Fonds de soutien - Les femmes entrepreneures en difficulté


Elles subissent aussi les contraintes de la crise et estiment avoir un rôle à jouer dans la relance économique. Quarante millions de dollars en soutien aux petites et moyennes entreprises. Cette annonce effectuée avant-hier par le président de la République a été considérée comme une petite bouffée d’oxygène pour les chefs d’entreprises. Les entrepreneures ont saisi cette occasion pour dresser un état des lieux concernant leur situation actuelle, hier à Ambondrona lors d’un point de presse. « La situation du pays aura des impacts colossaux sur l’insécurité économique des entreprises de chacune de nos membres. Sans parler de celles qui vont devoir fermer définitivement. Étant plus vulnérables, elles nécessitent une approche particulière notamment sur les fonds de solidarité, pour les crédits, pour les accès aux marchés » déplore Fanja Razakaboana, présidente du groupement des femmes entrepreneures de Madagascar (GFEM). Une façon pour cette responsable de mettre l’accent sur le fait que la plupart des très petites et moyennes entreprises, qui sont les plus Q impactées par la crise économique et sanitaire, sont dirigées par la gent féminine. Rencontre au sommet « La plupart n’a pas encore pu honorer le paiement de leurs impôts, certaines ont dû mettre au chômage technique leur personnel. Si on ne les considère pas, l’élan de la promotion de l’Entrepreneuriat féminin aura une régression importante » rajoute Fiona Tsiranana du groupement des d’entreprises FOM. 80% des entreprises membres de ces groupements n’ont, pour le moment, pas pu honorer leurs obligations fiscales tandis que 50% d’entre elles n’ont eu d’autres alternatives que de recourir au chômage technique partiel ou la fermeture définitive. « Pour le cas du tourisme qui est complètement à terre actuellement, près de 60% des entreprises sont dirigées par des femmes et autant de femmes employées qui ont perdu leurs emplois en quelques mois » explique Irène Andréas du Women Tourism Association Madagascar (WTAM). Les témoignages de ces cheffes d’entreprises se rejoignent sur le besoin de ces dernières de participer activement à ce plan Marshall d’une enveloppe de mille milliards d’ariary. Un désir qui, selon elles, va au-delà des mesures pour soutenir les entreprises, notamment des allègements des taxes, et des droits de douanes. « La rencontre au sommet entre la présidence et le secteur privé a finalement été reporté pour mercredi. La plupart des acteurs économiques invités à cette concertation sont composés de chefs d’entreprises d’importante envergure. Certes, il y a des femmes à la tête de grande enseigne mais la plupart des femmes entrepreneurs se positionnent au niveau des très petites et moyennes entreprises. Ces dernières devraient aussi avoir le mérite de faire entendre leurs voix » précise Harilala Ramanantsoa du groupe Madavision. Le manque de considération de l’État envers le secteur formel impacte ainsi sur les membres de ces groupements d’entrepreneures.
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