Assemblée Nationale - Le vote de la loi des finances rectificative ajourné


Après sept semaines de boycott, les députés du changement sont revenus à Tsimbazaza. Ils ont insisté sur le report de l’adoption du projet de loi des finances rectificative. Blocage. Le fonctionnement de l’administration publique tournera au ralenti. Sept semaines après l’ouverture de la première session ordinaire à l’Assemblée nationale, certains députés du changement ont foulé pour la première fois la salle de session de Tsimbazaza. Leur objectif consiste à empêcher l’adoption du projet de Loi des finances rectificative à l’Assemblée nationale. « Nous n’allons pas voter ce projet de loi tant que les revendications des syndicats au parvis de l’Hôtel de ville Analakely n’y sont pas considérées », a martelé Me Hanitra Razafimanantsoa. Surpris par la réapparition de leurs collègues du parvis, les quelques membres assidus des députés majoritaires n’ont pas fait le poids pour contrebalancer la tendance. Ainsi, après un vote à main levée, la séance plénière pour l’adoption de la loi des finances rectificative 2018 a été annulée. Lors des précédentes sessions parlementaires, l’adop­tion du projet de LFR s’est déroulée sans grandes résistances. Par ailleurs, l’assiduité des députés a fait défaut. Cette fois-ci, les députés du changement ont fait bloc pour ajourner la session. Présence justifiée « Ce projet de loi ne correspond plus à la réalité. Il faut attendre le programme général de l’État proposé par le nouveau Premier ministre », argumente le député élu à Ankazoabo Mara Niarisy. Après examen des documents, un député s’est étonné de voir le nom de Solonan­drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre sortant en tant que signataire. Toutefois, dans un chronogramme communiqué par le ministère des Finances et du budget, les préparatifs de ce projet de loi ont commencé depuis le mois d’avril. Dans le respect des prescrits constitutionnels, un projet de loi organique dont les lois de finances doit être déposé à l’Assemblée nationale au moins quinze jours avant son adoption. Dans le chronogramme, le MFB a remis le projet de loi le 25 mai. Ainsi, il est logique que ce soit encore le Premier ministre sortant qui signe le document. Dans ses comptes-rendus quotidiens au parvis de l’Hôtel de ville, Me Hanitra Razafimanantsoa a justifié la présence des députés du changement à Tsimbazaza. « Nous avons eu des informations selon lesquelles le régime a procédé à une réduction drastique du budget. Par exemple, le budget de la Haute cour de justice n’apparaît nulle part dans ce document », continue-t-elle. Se dédouanant d’être la source de blocage de la machine administrative, elle a annoncé que les députés du changement ne voteront pas ce projet de loi tant que les ministres de la liste HVM sont encore dans le Gouver­nement. Par ailleurs, « ils n’ont pas tenu compte de nos revendications », s’est-elle adressée aux syndicalistes. Le projet de LFR se trouve ainsi dans une impasse. La tenue de la prochaine séance est encore inconnue. Dans l’attente de la révision du projet proposé par le MFB, le dernier alinéa de l’article 92 de la Constitution dispose que « Tout amendement au projet du budget entraînant un accroissement des dépenses ou une diminution des ressources publiques doit être accompagné d'une proposition d'augmentation de recette ou d'économie équivalente ». Dans un contexte où l’économie tourne au ralenti, les observateurs sont sceptiques sur l’aboutissement des revendications syndicales réclamées par le parvis.
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