Service public - La Justice table sur la célérité


Pour améliorer ses services et juguler la corruption, la justice mise sur la promptitude de ses services. Un objectif qui attend plus sa concrétisation. Quinze jours. C'est le nouveau deadline annoncé par le tribunal de première instance d'Antananarivo (TPI), pour le traitement et la publication des grosses des décisions de justice, par exemple, s’il fallait jusqu'ici pas moins de trois mois. Dans cette optique, l'instance judiciaire mise sur un nouveau guichet unique d'enregistrement des actes judiciaires, inauguré hier. « Cette infrastructure est la preuve que lorsque nous voulons, nous pouvons faire des choses bien », jubile Charles Andriamiseza, ministre de la Justice, dans son discours d'inauguration. Il a été souligné que le guichet inauguré hier figure dans le troisième volet de l'initiative de résultat rapide (IRR), de son département. Le communiqué du ministère de Faravohitra souligne, par ailleurs, que cette réalisation entre aussi dans la mission principale de la Justice, qui est « d'assurer aux justiciables une justice saine, rapide et sécurisante ». La missive reconnaît qu'avant, « la durée était trop longue. (…) des dossiers sont déplacés physiquement régulièrement, ce qui peut causer, parfois, des pertes de pièces ». Inham Ella Herinatrehana, greffière en chef du TPI d'Antananarivo concède, par ailleurs, que l'ancien système favorisait la corruption et l'interventionnisme à différent niveaux. Hier, avec cette nouvelle infrastructure, il a été annoncé que la Justice était déterminée à renverser la vapeur. Certes, mais la célérité de l'administration et celle judiciaire, entre autres, a été annoncée depuis plusieurs mois, depuis l'entrée en fonction de Jean Ravelonarivo, ancien Premier ministre. Ce n'est que maintenant que la volonté est affirmée publiquement par les principaux acteurs du système. Équitable et transparente Ayant assisté à la cérémonie d'hier, Hery Rajaonarimampiaina, président de la République a souligné l'importance d'une justice vraie, équitable et transparente, afin de reconquérir la confiance des justiciables. « Au-delà des infrastructures, cela passe par la qualité du travail et des services fournis à la population », ajoute le Chef de l'État, en s'adressant au personnel de la Justice, mais plus largement, à l'ensemble des agents de la fonction publique. À l'endroit des magistrats, il en appelle à l'affirmation de la vérité et de l'indépendance dans l'exercice de leur fonction. Seulement, à l'instar de la célérité des services, la concrétisation de cette assurance présidentielle est attendue. Jusqu'ici, il semble que le gage verbal du Chef de l'État est loin de suffire. Garry Fabrice Ranaivoson
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