Affrontement - Avalanche de lacrymogènes au campus d’Ambohitsaina


Les étudiants de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo se mobili­sant pour la reprise des cours sont accueillis par une riposte ardue des forces de l’ordre. Echauffourées. Sans que la franchise universitaire ne soit levée, les gaz lacrymogènes envahissent le campus d’Ambohitsaina dès onze heures trente en début de semaine. Le lundi est déjà marqué par une intervention dissuasive des forces de l’ordre pour stopper la mobilisation des étudiants de l’université. Ces derniers sont des étudiants de la Faculté des Sciences victimes de l’interruption des cours en raison de la grève des enseignants chercheurs. Selon l’un des manifestants, « réclamer la poursuite des cours en se faisant entendre est le moyen idéal pour se plaindre ». Les étudiants en file indienne sont partis du bâtiment de la Faculté des Sciences pour rejoindre le petit portail vert de l’Univer­sité d’Antana­narivo. Ils se sont mis à huer les forces de l’ordre déjà stationnés en grand nombre dans la voie publique pour contenir et maîtriser le mouvement. « Il s’agit de veiller au respect de l’ordre public. Rien ne s’assimile à la répression. C’est pour éviter des éventuels débordements », glisse un élément des forces de l’ordre interrogé. Dans la froide accalmie s’installant alors entre les deux camps, trois grenades lacrymogènes lancées de loin tombent tout d’un coup jusque dans l’enceinte de l’université notamment sur le parking attenant à l’ex-Faculté DEGS, causant des cris et des fuites chez les étudiants. C’est le début d’une série de dispersions sans relâche à travers les gaz lacrymogènes. Les étudiants en cours dans le tout nouveau bâtiment gris tout proche sont étouffés. Acharnement Les jets de gaz lacrymogène se sont intensifiés, occasionnant des inquiétudes dans les autres parties de l’Université même où des cours se tiennent en même temps. Des coups de sifflets incessants rajoutent la polémique au point de faire aller et venir des étudiants coincés dans l’enceinte du campus. L’affrontement s’est limité à des échanges de coups entre les étudiants et les éléments des forces de l’ordre, mais menés par le zèle, les manifestants se sont engagés par la suite dans une série de lancer de pierres volumineuses à l’encontre des éléments des forces de l’ordre. Sans peur et sans reproche, les revendicateurs lancent des blocs de pierres lancés de temps à autre. Entretemps, la terreur envahit les étudiants restés dans le campus, contraints de sortir par la petite porte grise non loin du Grand-Amphi DEGS. Aucune poursuite dans le campus n’a eu lieu et les forces de l’ordre ont campé dans la rue jusqu’à l’atténuation des agressivités estudiantines. Vers midi, le calme est revenu sans incident majeur. Les cours dans les autres facultés se sont poursuivis tout l’après-midi jusqu’au soir. La réclamation de la tenue effective des cours va se poursuivre.  
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