Anosy et Mahamasina - Les marchands chassés de bon matin


Les trottoirs sont destinés aux piétons. La police du 4e arrondissement et les gendarmes ont entamé l’expulsion des marchands, hier. Réussite. Une fluidité de la circulation a été aperçue à Anosy et Mahamasina, hier. Les marchands de rue ont tous été dégagés. Pas de miracle ni de forcing, les éléments de la police nationale se sont postés autour d’Anosy et Mahamasina pour que les marchands de rue ne puissent installer leurs marchandises très tôt le matin. La plupart des commerçants n’ont pas osé se pointer durant la matinée, mais certains jouaient au chat et à la souris du côté de Mahamasina, et d’Andrefan’ Ambohijanahary après quelques heures. La police nationale du 4e arrondissement avec les gendarmes s’est postée en permanence sur les lieux. En plus de l’enlèvement des marchands de rue, les gens ont été incités à marcher sur les trottoirs et les passages zébrés. Personne n’était à l’écart. Selon le service de communication de la police nationale, la sensibilisation est encore renforcée. La chasse aux marchands de rue s’ouvrira lundi. Les jours de marché ne sont pas concernés. Cette opération consiste à réduire l’embouteillage, mais surtout à appliquer la loi. « L’embouteillage est monstrueux à Tanà. La rue est destinée pour les véhicules et les motos. Les trottoirs sont destinés aux piétons et non aux marchands de rue. La plupart de ces marchands ne sont pas autorisés à commercialiser dans la rue. Nous avons débuté cette opération pour les zones à côté du camp militaire Ratsimandrava, mais étendrons aussi l’opération vers d’autres endroits à Antananarivo. C’est la preuve que la loi ne s’applique non seulement pour les alentours du camp militaire, mais pour tout le monde », explique le lieutenant colonel Anissé Randrianarivelo, commandant de groupement Analamanga. Mesures d’accompagnement Cette initiative plaît aux Tananariviens. Des fleurs ont été jetées aux policiers sur les réseaux sociaux et partout, mais jusqu’à quand. Bon nombre de personnes espèrent une pérennisation des actions. « Pourvu que cela se poursuive, sinon l’opération n’aura pas de résultat concret», affirme Angelo, un passant à Mahamasina. D’autres considèrent cette disposition comme un avant-goût du règne du nouveau maire d’Antananarivo. « Je félicite l’initiative des policiers car les marchands envahissent les rues. La ville est complètement encombrée. Mais il faut souligner que tous les maires ont misé sur l’expulsion des marchands de rue. Nous allons voir la suite », explique Marie Estella, enseignante dans une école privée. Certaines personnes insistent sur des mesures d’accompagnement qui doivent être mises en œuvre pour les marchands. « Tôt ou tard, faute d’emploi et faute d’infrastructure, ces marchands démantelés réinvestiront les mêmes lieux ou en créeront d’autres. En se rappelant les péripéties et les difficultés rencontrées par les municipalités qui se sont succédé. S’agirait-t-il d’un démantèlement pur et simple ou d’un démantèlement accompagné de mesures ? Et si mesures il y a, s’agirait-t-il d’infrastructure adaptée aux questions d’usages ou d’infrastructure créée et aménagée arbitrairement sans les conseils d’anthropologue ou d’un sociologue ?», martèle Dominique, designer. Les marchands ne s’opposent pas à la disposition de la police nationale, mais espèrent une place plus appropriée pour exercer leur gagne-pain de tous les jours.
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