TECHNICITÉ - Les ingénieurs malgaches très convoités


Perles rares. Des entreprises des métropoles s’arra­chent les ingénieurs malgaches. Andry, un ingénieur en télécommunication, a décroché un emploi en Europe, à peine ses études terminées. Il avait l’embarras du choix, entre une entreprise à Maurice, une autre à Canada, en France, en Belgique. Finalement, il a posé ses bagages en Belgique, en attendant « d’autres offres plus alléchantes ». « L’informatique et les nouvelles technologies progressent dans le monde. Les ingénieurs en informatique opérationnels dans les métropoles ne sont pas suffisants pour les postes à combler. Ainsi les entreprises cherchent des spécialistes jusqu’à Madagascar. Nos ingénieurs sont très convoités, comme ceux de l'Inde et d'Israël. », a indiqué Solofo Nirina Andriamparany, vice-président de l’Ordre des ingénieurs et président de l’association des ingénieurs informaticiens de Madagascar, dans le cadre du salon des Ingénieurs qui s’est tenu à l’hôtel Radisson Blu Tana Water front Ambodivona, les 13 et 14 décembre. Près de la moitié des jeunes diplômés par an, partent travailler à l’étranger, selon ses estimations. « J’ai choisi de travailler ici, car les efforts et les sacrifices que j’ai effectués durant mes études y sont plus valorisés . À Madagascar, même si je travaillais jusqu’à minuit, je ne percevais pas d’indemnités d’heures supplémentaires, car la loi l’interdit pour les cadres. Puis, le salaire ici est très intéressant. On a un bon pouvoir d’achat. On peut se permettre d’acheter un véhicule, de faire des voyages, de vivre dans une maison avec tout le confort », témoigne ce jeune ingénieur. Il n’envisage pas de revenir à Madagascar ni pour s’investir ni pour travailler. « Le coût de l’énergie et de la télécommunication à Madagascar est le plus cher au monde. (…) Il n’y a pas de libre concurrence. (…) L’insécurité est un problème de plus. Au grand dam des jeunes diplômés. Je préfère rester ici où je gagne bien, pour pouvoir aider ma famille là-bas. », enchaîne Andry. Les ingénieurs, surtout en informatique, sont de plus en plus rares, avec ce départ massif des jeunes diplômés à l’étranger. Ils sont pourtant considérés comme des piliers du développement.
Plus récente Plus ancienne