Des crédits spécialisés pour différentes activités


Le crédit à Madagascar, selon le « Livre de Raison », de 1957 (lire précédente Note) est assuré par quatre banques de dépôts et quatre organismes publics qui pratiquent un crédit spécialisé. Les banques de dépôts sont la Banque de Madagascar et des Comores (BMC), le Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP), la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) et la Banque franco-chinoise (BFC). « Toutes ont leur siège à Paris. » La BMC (capital 111 millions de francs) est créée en 1925 pour doter le Territoire d’une « monnaie propre ». Elle assume le double rôle de banque de dépôts et d’institut d’émission et de réescompte. En 1950, moyennant une modification de statut qui donne la majorité de ses actions au secteur public (État, Territoires de Madagascar et des Comores), son privilège d’émission se renouvèle. Il s’étend alors aux Comores et à la faculté de réescompter les effets à moyen terme. La BMC possède onze agences ouvertes dans les principaux centres économiques de l’ile, ainsi que deux bureaux permanents à Farafangana et Sambava. Le CNEP est la première banque venue opérer à Madagascar et y exerce selon son activité. L’ouverture de ses agences d’Antananarivo et de Toamasina remonte à 1885 alors que la première agence du Crédit foncier de Madagascar, « son suivant immédiat devenu plus tard BNCI-océan Indien » n’est ouvert qu’en 1920. Le CNEP exploite en 1956, douze agences dans la Grande ile, dont deux à Antananarivo et un bureau non permanent à Fenoarivo qui remplace son agence dans cette ville. Au cours de cette même année, le Comptoir ferme son agence de Morondava créée en 1928 et où seule la BMC est désormais représentée. En revanche, il ouvre une nouvelle agence à Ambatondrazaka. La BNCI-OI est une filiale de celle de France. Avec un capital de 250 millions métropolitains, elle compte à Madagascar onze agences auxquelles s’ajoutent, comme le CNEP, un bureau non permanent à Fenoarivo qui succède, en 1956, à son agence ouverte en 1951. La BFC (106 millions de capital) est la dernière venue des banques de dépôts à Madagascar. « Elle n’ouvre que deux agences, dont la première à Antananarivo en 1954 et l’autre à Toamasina, l’année suivante. » Les trente-cinq agences bancaires et les quatre bureaux, permanents ou non, de l’ile ne sont répartis qu’entre dix-huit centres. En effet, les banques à Madagascar se livrent une concurrence active et les villes où seul un membre de la profession est représenté, ne sont que cinq : à Antalaha et à Antsirabe (BNCI), à Morondava et à Sambava (BMC) et à Morombe (CNEP). Le mouvement d’ouvertures d’agences nouvelles s’accentue néanmoins à la fin de la Deuxième guerre mondiale, « ce qui reflète les progrès de l’activité économique de Madagascar ». Depuis 1947, douze agences supplémentaires et quatre bureaux, permanents ou non, entrent en activité. Ils concernent surtout six villes qui n’ont bénéficié auparavant d’aucune représentation bancaire : Ambaton- drazaka, Farafangana, Fenoarivo, Manakara, Morombe et Sambava. Toutefois, la desserte bancaire de l’ile est encore loin d’être complète. C’est ainsi, par exemple, que cinq des vingt communes existantes sont dépourvues d’agences ou de bureaux. Il s’agit d’Ambatolampy, Ambositra, Arivonimamo, Sainte-Marie et Marovoay. Des organismes de crédit spécialisés s’établissent aussi dans l’ile. Ce sont des établissements publics, la Caisse centrale de la France d’Outre-mer (CFOM) et la Caisse centrale de crédit agricole de Madagascar (CCCAM) ; une société d’État, le Crédit de Madagascar (CM) ; et une société d’économie mixte, la Société immobilière de Madagascar (SIM). « Tous, sauf la CFOM ont leur siège social à Tananarive. » En outre, à l’exception de la CCCAM qui est créée en 1930, ils n’exercent leurs activités à Madagascar que depuis les années 1948-1951. Chacun a ses activités en matière de crédit : le CCFOM accorde un crédit à moyen et long termes aux entreprises importantes et un crédit public à long terme, il participe aussi dans les sociétés d’État et d’économie mixte ; le CM (dotations : 223 millions CFA) octroie un crédit à moyen et long termes aux petites et moyennes entreprises industrielles, commerciales et minières, à l’artisanat, à la construction privée ; le CCCAM (dotations : 293 millions CFA) : crédit à court, moyen et long termes aux agriculteurs; le SIM (capital 300 millions CFA) : crédit à moyen terme à la construction privée.
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