Bons à rien


Quel toupet ! Ne pouvant pas passer à travers un limitateur de gabarit, un automobiliste a le tout simplement du monde scié le dispositif métallique pour faire passer son véhicule. C’était hier à Ambodifasina à la bifurcation vers Tsarasaotra. Le « malfaiteur » s’est fait arrêter mais il y a fort à parier qu’aucune sanction pénale ne lui fera pas changer d’avis. Il n’est pas le seul à avoir cette mentalité pourrie qui n’a aucun respect des citoyens et de la société, qui n’a aucune notion de civisme. Ils sont nombreux à être le fruit d’une mutation sociale qui ignore toute règle de vie communautaire, toute civilité. La même scène s’était passée à Soanierana où le ministère de la Culture et de la communication avait mis le même dispositif à une rue qui venait d’être réparée. Le conducteur d’une camionnette ne s’était pas gêné le moins du monde pour faire passer son véhicule au forceps. Sur les routes nationales, le cas est récurrent. Il y a quelques années, un gros camion porteur d’engins, avec sur le dos les groupes de la Jirama qu’on avait installé Behenjy, avait détruit tous les dispositifs similaires à Amboanjobe, Anjomakely, Behenjy en bousculant au passage le pont de chemin de fer au dessus de la route du niveau du Restogasy. Il avait bloqué la circulation toute une journée. On se rappelle également du vol de lampes solaires des éclairages publics sur le By Pass , la RN1 et la route digue. Actuellement il ne reste plus que quelques poteaux métalliques vestiges d’une époque réfractaire à tout développement. Les panneaux de signalisation ne durent guère longtemps à Antananarivo détruits pour l’armature en béton qu’ils recèlent. Sur la RN6 reliant Ambondromamy à Antsiranana, toutes les buses ont disparu détruisant complètement la route en proie à l’inondation dès qu’il pleut. Inaugurée en 2006, cette route est complètement abîmée et devra être totalement refaite. Ces citoyens marginaux constituent ainsi une 18ème ethnie. Ils compliquent tout effort de développement et d’assainissement. Et ils sont de plus en plus nombreux. Ils vivent en dehors de l’Etat, fonctionnent à leur guise, n’en font qu’à leur tête, ignorent toute loi, méprisent les autorités, squattent et pillent les aires protégées, violent les mineures… Ils rendent difficile la gestion de la cité et du pays. On ne sait pas que faire de ces bons à rien qui écument le pays, comment les classer et les traiter. Ils sont insensibles à tout discours citoyen, à toute idée d’éducation. La plupart n’ont pas de copie et n’ont jamais fréquenté l’école. Ils constituent un véritable blocage à toute velléité de progrès et de changement. Un lourd fardeau pour la société. Y-a-t-il un justicier dans la salle?
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