Tapage noct...urne


Jamais dans les annales les échanges de violence n’ont été aussi vifs dans une élection. Les camps des deux acteurs du second tour de l’élection présidentielle ne s’embarrassent pas de scrupules pour s’accuser mutuellement. Tous les moyens sont bons pour agresser a qui mieux mieux son adversaire. Nouvelles technologies étant, on se permet toutes les créations, toutes les affabulations inimaginables. Ici tout est permis sans être vu, le bouclier d’un compte fake laisse toute liberté aux fausses accusations, aux insultes, aux machinations scabreuses , aux manipulations ourdies. On ne se prive pas non plus de vieilles pratiques en diffusant des tracts ou des affiches dénigrant, voire diffamant son concurrent. Pire, certains ont trouvé l’idée géniale de les encarter dans les journaux. Le contenu échappe ainsi au contrôle du rédacteur en chef étant donné que le contrat se fait au niveau du service publicité. Il ne faut pas oublier que le journal est toujours responsable de ce qu’il publie, un courrier de lecteur comme un encartage. Il faut préciser que l’encartage n’est pas un supplément du journal mais un produit commercial tout à fait extérieur à la rédaction. Le contenu ne relève pas de la rédaction. Les violences de certains propos tenus à travers ces publications font froid dans le dos. Entre Monja Jaona et Ratsiraka , Ratsiraka et Zafy ou Ratsiraka et Ravalomanana, les inimitiés étaient vivaces mais le langage n’a jamais dépassé les bornes. Cette fois, on ne fait pas campagne pour son propre candidat en développant ses idées, en diffusant son projet , on entre dans une campagne de dénigrement et de diffamation sans limite de son vis à vis. Sur terrain, les partisans des des deux camps en viennent aux mains. Des agressions physiques sont même signalées. À défaut d’avoir des arguments valables et convaincants dans les débats, on procède aux intimidations. L’opinion ne cache pas son inquiétude face à la montée de la violence qui fait craindre le pire. Le FFKM appelle à la retenue et à la cordialité entre les deux candidats. La Ceni en a fait autant, demandant aux deux candidats de se respecter. Curieusement, la Ceni n’a pas réagi face à certains faits qui devraient valoir des sanctions, disqualification, des fautifs conformément à la loi électorale. Le scrutin de mercredi n’est pas a priori menacé même si des bruits circulent que de sinistres individus prévoient « d’anomaliser » les procès verbaux là où leur candidat a perdu. Ce qui fait que les résultats dans ce bureau de vote ne seront pas comptabilisés. En revanche c’est l’après scrutin qui risque d’être sulfureux. À en juger l’ampleur prise par l’affrontement pour le moment virtuel, c’est l’attente des résultats qui risque d’être difficile à gérer. Comme la défaite sera, cette fois, définitive, le perdant et ses partisans auront du mal à se rendre à l’évidence. On a vu au premier tour que les deux camps sont capables de toutes les mauvaises fois. Les fêtes de fin d’année s’annoncent particulièrement animées. On attend la naissance d’un divin enfant entre deux enfants terribles de l’Imerina. Il est bien vrai qu’on ne met pas deux taureaux dans un parc. On espère que ces tapages noct...urnes ne finissent pas par un chaos.
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