Deuxième face-à-face - Un essai à transformer pour Rajoelina


L’ultime face-à-face est pour demain. Pour le candidat Andry Rajoelina, il s’agit de confirmer l’avantage pris sur son concurrent lors du premier débat. Décisif. Le dernier débat de cette élection présidentielle est pour demain. Pour la deuxième et dernière fois, les candidats Andry Rajoelina et Marc Ravalo­manana, seront face-à-face sur le plateau de la télévision nationale. Une joute verbale qui pourrait être déterminante pour l’issue de cette course à la magistrature suprême. Cette finale de l’élection présidentielle est un bras de fer entre les deux principaux acteurs de la crise politique de 2009. Les deux protagonistes ont pris le soin de le souligner à chaque meeting. Ils l’ont, surtout, exacerbé durant le premier débat. Un pugilat verbal qui avait plus des allures de règlement de compte, que d’un duel entre deux candidats à la présidence de la République. La tournure prise par les débats a été à l’avantage du candidat numéro 13. Plus incisif, plus dynamique et réactif, il a pris le dessus sur le candidat numéro 25, visiblement, lessivé par les tournées de propagande et manquant de répartie. L’objectif premier est, néanmoins, de séduire les électeurs. Pour le candidat Orange donc, le débat de demain sera l’occasion de confirmer l’avantage pris sur son rival politique. Les mains vides Il s’agira de mettre tout le monde d’accord et de démontrer qu’il maîtrise son sujet. Ce sera la dernière opportunité pour convaincre que son Initiative pour l’émer­gence de Madagascar (IEM), est la meilleure offre politique pour le salut de Madagascar. Il y aura, toutefois, quelques changements par rapport au premier débat. Les candidats n’auront droit ni à des antisèches électroniques, ni papier. À l’issue d’une réunion préparative du débat avec les représentants des candidats, jeudi, il a été décidé qu’ils se présenteront sur le plateau les mains vides. Il serait intéressant de voir comment le candidat Rajoelina mènera son débat. L’usage de son smartphone pour checker des éléments de réponse qui lui ont, vraisemblablement, été communiqués en direct, l’a aidé dans les choix des angles de pilonnages des arguments de Marc Ravalomanana. Les réactions après le premier débat indiquent que le public ne veut plus de clashs, d’ergotages, de querelles puériles entre les deux candidats. Il veut en savoir plus sur leur programme, leur vision et la manière dont-ils comptent diriger le pays, le mettre sur l’orbite du développement. Cette fois-ci, les citoyens exigent un vrai débat d’idée. Lors d’une conférence de presse, hier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a annoncé les sujets qui seront abordés durant le débat de demain. De prime abord, les thématiques décidés durant la réunion de, jeudi, devront permettre d’avoir un débat de campagne où les arguments et contre-arguments seront sur la base de programme et de faits techniques. Aux journalistes, Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI, a présenté des sujets résumés en six volets. D’entrée, il sera demandé aux finalistes de la présidentielle d’exposer leur projet de société et programme de gouvernance. Il y aura ensuite le volet politique où des questions sur la forme qu’aura leur gouvernement, les îles éparses, la manière dont-ils useront de leur pouvoir, ou encore, la réconciliation nationale et la laïcité de l’État devraient être posées. Le troisième thème sera l’économie. Il est prévu qu’il y soit discuté la politique monétaire des deux candidats, la politique foncière, l’agriculture et le travail. Le débat de demain comprendra, également, un volet social, où il sera question d’éducation, de genre, de santé, de protection sociale et d’accès à l’eau potable. Le mariage pour tous et l’homosexualité seront, aussi, discuté dans ce quatrième thème. Les deux derniers thèmes concernent la culture et le sport, ainsi que, la communication et les médias. À l’instar de la présidentielle de 2013, cet ultime face-à-face pourrait être un tournant décisif, surtout, pour convaincre les électeurs indécis et convertir certains dont la ferveur est chancelante. De la maîtrise du sujet et la conduite des échanges par les modérateurs dépendra, aussi, la qualité et l’intérêt du rendez-vous. Sans quoi, l’hostilité mutuelle profonde entre le numéro 13 et le numéro 25 risque encore, de prendre, à nouveau, le dessus sur les idées.
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