Rivo Rakotovao - « Les poursuites ne devraient pas être ciblées »


Un ciblage. C’est ce que craint, visiblement, Rivo Rakotovao, président du Sénat, dans les actions judiciaires à l’encontre d’anciens ministres. Face à la presse, avant-hier, l’ancien Chef d’État par intérim a fait remarquer que dans la majorité des cas, les poursuites judiciaires contre d’anciens hauts responsables ne concernent que ceux qui étaient en poste durant le quinquennat où le parti « Hery vaovao ho an’i Mada­gasikara » (HVM), et ses ouailles étaient au pouvoir. « Chacun est responsable de ses actes. En vertu du principe de la séparation des pouvoirs, je n’ai pas de commentaire sur l’opportunité ou non des poursuites judiciaires. Si la justice estime que cela est nécessaire, qu’il en soit ainsi. Seulement, pour dissiper les doutes et éviter que les actions ne soient réduites qu’à d’éventuelles chasses aux sorcières, il ne faudrait pas restreindre les poursuites à une période déterminée », a déclaré le président du Sénat. Les issues des enquêtes menées par le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), happant trois anciens ministres ont été, dernièrement, remis à la Haute cour de Justice (HCJ). Deux d’entre eux sont des anciens de l’administration Rajaonarimampianina. Ils sont accusés de malversations financières. D’autres anciens membres du gouvernement du précédent quinquennat ont, également, déjà fait l’objet d’enquêtes au Bureau d’Ambohibao. Mis en accusation D’autres affaires concernant d’autres anciens ministres sont en stand-by à la HCJ. René José Andriatiana­rivelo, procureur général de la Cour suprême, qui officie, également, au parquet de la HCJ a indiqué, mardi qu’il a saisi le bureau permanent de l’Assemblée nationale, « il y a environ un mois », sur la mise en accusation de cinq anciens ministres. La Constitution veut, en effet, que dans ce cas d’espèce, une mise en accusation devant la Haute cour de Justice, soit déclenchée par un vote de la majorité absolue des membres de la Chambre basse. Dans son intervention face à la presse, hier, Rivo Rakotovao, qui a repris la présidence du parti HVM, a lancé que « l’exercice d’un pouvoir doit se faire sans tenir compte des éventuelles divergences d’idées politiques ». Lors de sa prestation de serment, en 2014, Hery Rajao­nari­mampianina, ancien président de la République, a déclaré « je ne ferais pas de chasse aux sorcières du passé ». Des mots qui ont, visiblement, au classement de plusieurs dossiers portant sur des malversations de toute sorte. Une posture d’apaisement, de prime abord, mais qui aurait favorisé une impunité au regard de certains observateurs.  
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