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ANTANANARIVO – Les victimes de la pollution de l’air envahissent les hôpitaux

Une mère et sa fille en consultation chez un médecin d’un centre mère-enfant.

Des médecins tirent la sonnette d’alarme face à la pollution de l’air. Elle aggrave les infections respiratoires.

Les enfants qui souffrent des impacts de la pollution de l’air envahissent les hôpitaux à Antananarivo. Les uns convulsent ou délirent, d’autres souffrent de détresse respiratoire. «Il y a un virus qui circule, actuellement, mais vu qu’il n’y a pas de surveillance épidémiologique, on ne sait pas de quoi il s’agit. Le virus en soi n’est pas vraiment agressif. Ce sont la pollution de l’air et l’intersaison qui sont les facteurs aggravant», explique le Dr Tovohery Ravelomanana, pédiatre, hier.

Les urgences des hôpitaux des enfants sont débordées. Mercredi, en début de soirée, quatre enfants arrivent, au même moment, aux urgences d’un centre hospitalier mère-enfant, avec le même problème : forte température qui a provoqué de la convulsion chez certains, détresse respiratoire. «Cela fait un mois que ma fille tousse sans arrêt. Elle a commencé à avoir de la fièvre, lundi. Les antipyrétiques qu’on lui a administrés toutes les 6 heures n’ont pas eu de l’effet. Mercredi, sa température a atteint 40°C. Elle a déjà commencé à délirer», témoigne Alintsoa, mère de famille. Sa fille souffre d’une infection respiratoire et d’une inflammation oculaire. «La pollution générée par les feux de brousse est responsable des irritations. Lorsque les yeux sont irrités, les microbes pénètrent facilement», explique un professeur. Ce pédiatre souligne que les inflammations oculaires s’accompagnent souvent d’infections respiratoires. «Cette hausse de maladies virales coïncide, souvent, avec la rentrée des classes. La pollution de l’air complique les chose », explique-t-il.

Des sources hospitalières soulignent que cette épidémie ne fait que commencer. Elles appréhendent une situation plus inquiétante pendant le pic de cette épidémie, prévu aux mois de novembre-décembre. «L’épidémie risque d’être incontrôlable avec cette pollution de l’air asphyxiante», s’inquiète un médecin. La qualité de l’air, actuelle, est malsaine pour les personnes sensibles à la pollution de l’air comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes atteintes de problèmes respiratoires et cardiaques, selon le bulletin de surveillance de la qualité de l’air à Antananarivo, établi par la direction générale de la Météorologie, hier. La qualité de l’air continuerait à se dégrader, dans les prochains jours. Des médecins se sentent impuissants, devant cette situation. «Je ne sais pas quels conseils donner, tant que cette pollution n’est pas gérée. La solution, c’est de quitter Antananarivo. On ferme boutique», note le Dr Tovohery Ravelomanana.

2 commentaires

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  • Et notre Mamimbahoaka récemment encore continue à donner le bon exemple en arrivant avec sa cadillac rutilante et hyperpolluante à particules fines d’échappement au palais de justice !d’Anosy Comment voulez-vous que ce pays se développe et surtout sans honte aucune on fait la manche aux nations unis pour avoir le fonds vert ! Pendant ce temps la population Tananarivienne avec surtout les personnes vulnérables comme les enfants subissent cette pollution dangereuse pour la santé et générée également par les feux de brousse . Au lieu de faire des photos avec un chef culinaire étranger pour le bling-bling à Ankamasoa , il aurait du donner des directives pour solutionner une fois sur place Adralanitra et ses fumées toxiques émanant d’incinérations de déchets …

  • Ce Médecin a raison car l’issue salutaire c’est évidemment quitter la capitale la plus polluée au monde d’après le constat de l’OMS . Le problème est la pauvreté des gens même s’ils projettent de prendre cette décision . Toutefois il y a le masque anti-pollution comme dans les pays asiatiques mais pas toujours à la portée de toutes les bourses et surtout ne résout pas les cas des jeunes enfants . Reste la volonté politique des pouvoirs publics et de la commune urbaine dans l’immédiat en instaurant par exemple la circulation alternée suivant la plaque d’immatriculation des voitures . Mais dans un pays gangrené par les passe-droits et la gabegie les tenants du pouvoir vont passer outre cette disposition avec leurs grosses cylindrées. Tout repose sur le moyen terme avec une politique d’urbanisme désengorgeant la ville , des incitations en infrastructures limitant l’exode rurale ,des énergies décarbonnées pour les voitures , la lutte contre les feux de forêt et l’arrêt des incinérations à Andralanitra !