Soamahamanina - Une manifestation populaire réprimée


Ambiance bouillonnante, hier, à Soamahamanina, où la population a de nou­veau manifesté. Les forces de l'ordre ont usé de bombes lacrymogènes. Une manifestation agitée. C’est ce qu'on peut dire à propos du mouvement populaire qui s’est soulevé à Soamaha­manina, dans la région d'Itasy dans la matinée d'hier. Un mouvement qui est pourtant sensé se passer dans le calme avec la population locale, issue des quelques quartiers de la commune de Soamahamanina. Cette dernière a décidé de procéder à un mouvement silencieux en mettant des banderoles sur les murs, face à l'exploitation minière faite par les Chinois. Dès la matinée, chaque famille des quartiers de la commune Soamahamanina a décidé d’accrocher aux portes, aux vérandas, et aux murs des banderoles pour contester l'exploitation minière de la société Chinoise Juxing Mines. C’était sans compter sur les gendarmes de l'Emmo Sécurité qui ont enlevé ces banderoles. Des gestes qui ont provoqué une réaction de colère de la population.
« Presque la population entière de Soamahamanina a mis les banderoles sur leur maison, vers huit heures du matin. Un gendarme accompagné de civils ont demandé à ma mère d'enlever les banderoles sur notre mur et la porte. Ma mère a refusé, ils ont tout de suite exécuté leur mission », explique Ravaka Randriamanga.
Elle a ajouté qu'elle a capturé sur son téléphone les gestes du gendarme et de ses assistants. Ils l'ont menacée de supprimer les images capturées sinon ils confisqueraient l'appareil. soamahamanina La foule a alors décidé de faire une marche jusqu’au bureau de la commune pour récupérer les banderoles. Un millier de personnes venant des quartiers aux alentours de Soamahamanina se sont joint à la marche réclamant en même temps la liberté d'expression pour le peuple. Les gendarmes ont lancé des grenades lacrymogènes, ce qui n’a pas fait reculer les villageois. Ils ont alors tirés trois fois en l'air pour disperser la foule. Suite à ce débordement, un jeune homme soupçonné d’être le leader du mouvement a été arrêté par les gendarmes mais relâché peu après, la protestation de la population s’étant intensifiée. Rappelons que depuis maintenant plusieurs semaines, la population de Soama­ha­manina proteste contre une décision qui donnait à une société minière chinoise le droit d’exploiter les terrains où se situe la forêt de tapia nécessaire à la production de soie sauvage. La manifestation va en s’intensifiant avec le soutien du Père Rodolph Ralaihari­vony du diocèse de Miarinarivo Itasy.
« La population de Soamaha­manina a demandé aux fonctionnaires de l'Etat d'arrêter l'exploitation minière faite par les Chinois. C'est la population qui a décidé de faire une autre manifestation si les Chinois continuent encore leurs projets ».
Fanomezana Rasolomahery
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