Hideo Eguchi : « La croissance économique de l’Afrique est notre priorité »

Le directeur général du département Afrique au sein de l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA) explique la coopération entre l’Afrique et le Japon.

• La prochaine conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) se tiendra à Nairobi, la capitale kenyane. Qu’est ce qui a motivé le Japon à choisir le Kenya  ?
– C’est vrai, la sixième Ticad se tiendra pour la première fois dans une ville africaine. Lors de la dernière conférence Ticad V à Yokohama, les pays africains avaient émis le  souhait que le prochain rendez-vous de cette conférence se tienne en Afrique, et tous les trois ans. Nous avons accédé à ce souhait. Le choix du pays hôte a été confié aux dirigeants africains. La Gambie et le Kenya se sont portés candidats. À travers des discussions entre les deux pays, il a été décidé que la conférence se tiendra au Kenya. Toutefois, la réunion de préparation et la réunion ministérielle sont organisées en Gambie. La décision a été prise en juillet et la prochaine Ticad se tiendra donc en 2019 au Japon.

• Quels sont les impacts de cette coopération ?  
La relation entre l’Afrique et le Japon s’est renforcée au cours des vingt dernières années. Notre pays a insisté depuis longtemps sur la croissance de qualité. Le secteur privé japonais devrait être lancé en Afrique. À travers la Ticad VI, il y aura plus d’implication du secteur privé. L’évènement permettra ainsi aux secteurs privés japonais et africains de se renforcer à l’avenir. C’est vrai que nous n’avons pas atteint un certain niveau par rapport à d’autres pays, mais ils se renforceront de plus en plus. La croissance économique de l’Afrique est notre priorité. Nous sommes très jaloux de ce point. Ainsi, le Japon jouera un rôle catalyseur dans ce sens à travers des appuis dans la mise en place des infrastructures, des formations de ressources humaines et relations de partenariat.

• Avez-vous des exemples qui vont en ce sens ? 
– En matière de coopération, par exemple, la production du riz en Afrique est très importante pour l’agence internationale de coopération du Japon (JICA). Depuis 2008 et pendant dix ans, nous devrions doubler la production rizicole en Afrique. Celle-ci devrait atteindre les 28 millions de tonnes en 2018.

• En ce qui concerne la coopération avec Madagascar ? 
– Une longue histoire a forgé les liens entre les deux pays. Dans les années 70, nous avons investi dans les centrales thermiques. La crise politique de 2009 nous a obligés à suspendre la coopération économique avec la Grande île. Il faut la paix et la stabilité. Depuis 2014, après le retour à l’ordre constitutionnel, la relation entre les deux pays est revitalisée. À Madagascar, notre aide se porte surtout sur le développement des infrastructures, notamment dans le Port de Toamasina. Le Japon apporte aussi son soutien au domaine de l’agriculture. J’espère que la relation entre les deux pays se renforcera davantage à l’avenir.

Propos recueillis par Lova Rafidiarisoa