Approche pédagogique ludique - La maîtrise de la lecture et des mathématiques s’améliore


Les élèves des classes de 9ème et de 8ème de l’école primaire publique (EPP) à Amparihy apprennent en jouant. Les résultats de cette approche pédagogique sont positifs. Il était 11 heures à l’école primaire publique (EPP ) d’Amparihy, dans le chef lieu de région d’Anosy, hier. Ce n’est pas la récréation, pourtant, Patricia Irène, institutrice de la classe de 9ème, est en train de jouer par terre, avec ses élèves, dans leur salle de classe. En réalité, ils sont en plein cours de Mathématiques. Avec des bâtonnets, des élastiques, une craie, l’institutrice apprend à ses élèves, comment faire des additions en dizaine avec l’approche pédagogique ludique. « Nous apprenons en jouant. », explique l’institutrice, pour justifier les raisons pour lesquelles, elle se trouve assise par terre avec ses élèves tout en écrivant sur le sol de la salle de classe. Les élèves, répartis en quatre groupes, sont très impliqués. Ils cherchent les résultats des additions des bâtonnets qu’ils ont dans leurs mains. Très facilement, ils sont arrivés à compter les vingt-sept ou les quarante-quatre bâtonnets qui sont dans leurs mains. Le groupe qui est arrivé à calculer le maximum de bâtonnets sera récompensé par la maîtresse. Et tous les élèves rejoignent l’institutrice en applaudissant leurs camarades de classe. Une dizaine de minutes plus tard, les mêmes élèves sortent dans la cour. C’est la séance de lecture et d’écriture. Ils se regroupent autour d’un rectangle dessiné par terre, divisé en plusieurs cases qui comportent plusieurs syllabes. Les élèves vont composer des mots à partir de ces syllabes, en sautant dans les cases, comme s’ils jouaient à la marelle. « Dada », « Neny», « Sira », « Mamy », tels sont les mots que ces élèves ont trouvés, entre autres. Cette approche pédagogique, appelée, « Teaching at the Right Level » ou approche Tarl, un financement de la Fondation Hempel, Danemark, mise en œuvre par le ministère de l’Education nationale, grâce à l’appui technique du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), a permis l’amélioration du niveau des élèves en lecture et en Mathématiques. Selon les résultats obtenus aux termes de la phase pilote du projet, en trois semaines d’activité à raison de 3 heures 30 par jour, dans cette EPP d’Amparihy, 32% des élèves maîtrisent la lecture, contre 7%, avec l’ancienne approche pédagogique. Renforcer les compétences Les résultats sont plus probants en Mathématiques. 64% des élèves maîtrisent les additions, contre 31%, auparavant. 58% des élèves arrivent à faire des soustractions, contre 25%. La multiplication est maîtrisée par 38% des élèves, contre 9%, avec l’ancienne approche pédagogique. Et 30% des élèves peuvent faire une division, si seulement 5% des élèves y arrivaient, auparavant. « J’arrive à compter jusqu’à cent, maintenant, grâce aux jeux qu’on fait à l’école. C’est formidable d’apprendre en jouant », lance Michel, un enfant de 8 ans, en classe de 9ème dans cette EPP. Patricia Irène et Haingo, deux enseignantes non fonctionnaires (ENF), ont reçu des formations sur cette approche Tarl. Elles ont, à leur tour, partagé leurs acquis aux autres enseignants de cet établissement scolaire. « Je suis plus à l’aise avec cette approche pédagogique ludique, qu’avec l’approche traditionnelle. En plus, cette approche intéresse les élèves. Ils sont très assidus lorsque c’est cette méthode qui est appliquée en classe », enchaîne Patricia Irène. L’objectif de cette approche pédagogique, développée par l’Organisation non gouvernementale (ONG) Indienne Pratham consiste à enseigner aux élèves les bases en lecture, en écriture et en mathématiques. L’objectif est de renforcer les compétences de base des élèves. La phase pilote du projet s’avère concluante. Au ministère de l’Éducation nationale de décider, maintenant, de vulgariser cette approche pédagogique ou de maintenir l’ancienne approche qui n’a pas vraiment assuré l’amélioration du niveau des élèves. Les ENF payés à 60 000 ariary par mois Des enseignants non fonctionnaires (ENF) de l’EPP Amparihy vivent dans la misère. Non subventionnés par l’État, leurs salaires mensuels sont misérables. « Je gagne entre 30 000 ariary et 60 000 ariary par mois. Nos salaires dépendent de ce que les parents d’élève nous offrent », témoigne Patricia Irène. Malgré leurs salaires misérables, ces ENF s’impliquent corps et âmes dans leurs métiers. Très passionnée, Patricia Irène fournit elle-même, certains outils pédagogiques, nécessaires dans l’enseignement. « Je souhaite voir mon nom dans la liste des enseignants qui seront recrutés, prochainement », émet comme souhait cette jeune enseignante de 29 ans. Onze sur les vingt-quatre enseignants de cette EPP ne sont pas encore fonctionnaires, et les quatre sont non subventionnés.
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