Bani Ivato - Un garçon meurt roué de coups


Porté disparu depuis le 6 juin, le corps sans vie d’un garçon a été retrouvé à la morgue du HJRA, samedi. Soupçonnés par sa famille de l’avoir tué, des militaires se défendent. ROCAMBOLESQUE . Nasandratra Valimbavaka Rambolamen drika, 15 ans, n’a pas donné signe de vie depuis une semaine. Sa famille l’a découvert sur une table funéraire dans la chambre froide de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), samedi. Ses proches racontent qu’il a été vu pour la dernière fois, le dimanche 6 juin, dans l’enceinte de la Base aéronavale d’Ivato (BANI). Il jouait près du terrain de basket. Ce jour-là, un voleur de bicyclette a été arrêté. Peu de temps après, des témoins ont remarqué que des militaires de la BANI auraient capturé Nasandratra. Ils l’auraient ensuite passé à tabac. La famille a cru que l’enfant a été retenu dans le camp militaire. Elle y est allée le chercher le lendemain, mais elle a été déconcertée. Un officier aurait expliqué à la sœur du garçon qu’ils l’ont transporté au service des urgences du HJRA. Pourtant, la famille affirme ne pas l’avoir trouvé à l’hôpital. Il n’était pas non plus sur la liste des patients. De nouvelles informations sont parvenues aux proches du garçon, selon lesquelles un 4x4 de la BANI avait déposé la dépouille à la morgue. Accusées Ils sont alors retournés sur les lieux pour voir le corps. Celui-ci a été autopsié, hier. Des coups et blessures ont causé le décès, d’après certains renseignements qui ont transpiré. Accusées d’avoir brutalisé et assassiné le collégien, en classe de troisième, les forces armées se disent être victimes de dénigrement. « Nous ne l’avons pas tué. Au contraire, nous l’avons sauvé et soustrait à une vindicte populaire. Ils étaient deux garçons à avoir été appréhendés par des habitants d’Ivato qui les avaient roués de coups. Ils auraient volé une bicyclette », raconte un officier de la BANI. « Tous les deux se sont échappés au moment où nous allions les conduire au poste de la gendarmerie de Mandrosoa. Le soir, un de nos soldats a retrouvé l’un couché au sol. Il avait perdu connaissance. Nous nous sommes alors dépêchés de l’évacuer au HJRA où le médecin a constaté qu’il ne vivait plus », ajoute-t-il. Le lendemain, les militaires ont déclaré le décès à la gendarmerie en lui donnant des consignes. « Que celui qui cherche le garçon aille au HJRA », confient-ils à leurs frères d’armes. « La famille est venue dans notre camp et nous l’avons dirigée vers le médecin qui a constaté le décès de l'enfant », soutiennent-ils. « Une enquête sur cette affaire est en cours », précise un communiqué du ministère de la Défense nationale et de l’État-major des Armées, hier.
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