Crise - Rajoelina annonce un plan Marshall


Le projet de loi de finances rectificative prévoit d’injecter 1 043 milliards d’ariary pour relancer l’économie. Une somme à investir dans de multiples projets d’infrastructures répartis dans les cent dix neuf districts. Un peu plus de mille milliards d’ariary. C’est la somme que l’Etat compte investir dans un plan Marshall. L’argent est déjà inscrit dans le projet de loi de finances rectificative (LFR), que le conseil des ministres vient d’adopter, samedi. Ce plan Marshall a été annoncé par Andry Rajoelina, président de la République, durant son intervention à la télévision, hier. L’Etat mise donc, sur une profusion de projets d’infrastructures pour remettre d’aplomb l’économie et booster l’emploi. « Tous les districts seront concernés », affirme le Chef de l’Etat. Tous les chantiers devraient démarrer cette année, a-t-il laissé entendre. Pour fluidifier l’attribution des marchés publics et donner l’opportunité aux opérateurs locaux d’en bénéficier, les appels d’offres se feront au niveau des districts. D’un coût total de 1043 mil­liards d’ariary, ce plan Marshall devra, notamment, couvrir la réhabilitation de 1 250 kilomètres de route et la construction de mille cent salles de classe, entre autres. Durant l’intervention présidentielle, d’autres chiffres sur les projets à financer ont été affichés à l’écran. Le plan comprend, aussi, la construction de trente-trois nouveaux centres hospitaliers, accompagnés de logement du personnel médical. La construction de cent-soixante-quatorze bureaux dans des communes, des districts et des régions ont, également, été affichés à l’écran, hier. Il en est de même pour les quarante-quatre immeubles d’habitation et bureaux ministériels envisagés. Le président de la Répu­blique a, par ailleurs, mis l’accent sur l’adduction en eau potable qui concerne des dizaines de districts, à l’entendre. Industrialisation Soulignant qu’il ne tolérera ni corruption, ni népotisme, ou le favoritisme dans la mise en œuvre de ce plan, le président de la République annonce, qu’il compte rencontrer les opérateurs du secteur bâtiment et travaux publics (BTP). Cela devrait se faire, la semaine prochaine. Au regard du plan Marshall, l’Etat compte visiblement faire d’une pierre, deux coups. Relancer l’économie, tout en concrétisant les engagements de campagne du Chef de l’Etat. « Ce que nous traversons aujourd’hui, nous a amené à voir ce que l’on peut faire pour que les actions aient un impact direct sur la population. Plus aucun district ne sera oublié (…) c’est le « Velirano » [engagement] que j’ai fait durant ma campagne », déclare le Président. Les secteurs que sont le tourisme, le transport, ou encore l’industrie du textile et d’autres domaines qui dépendent des échanges internationaux sont, toutefois, les plus touchés par la crise sanitaire. A quelques jours d’une rencontre avec le secteur privé, Andry Rajoelina annonce que 40 millions de dollars seront mis sur la table pour aider au redressement des petites ou moyennes entreprises (PME). Cette somme sera mise à leur disposition sous forme de prêt bancaire à taux réduit. Pour les poids lourds de secteur privé, le président de la République met en avant son challenge « d’industrialisation de Madagascar », afin de les rassurer. « Nous devons industrialiser le pays. Il faut produire localement tout ce dont la population a besoin au quotidien. (…) Je lance le défi que d’ici la fin de mon quinquennat, plusieurs usines seront érigées », soutient le Chef de l’Etat. A l’entendre, il devrait profiter de la rencontre avec le secteur privé, mercredi, pour identifier ce dont Madagascar a besoin comme industries. Il devrait, aussi, être question des matières premières sur lesquelles des détaxations seraient nécessaires afin de concrétiser le challenge présidentiel. Les salariés, victimes de cette crise n’ont pas tous des compétences dans le domaine des BTP. Certains souhaitent toujours, un plan de soutien social face au chômage technique. Les sources de financement du plan Marshall n’ont pas été indiquées, par ailleurs. Des indiscrétions chuchotent, cependant, que « les fonds souverains », seraient largement mis à contribution. A entendre ce qui se dit au sein de certains acteurs du secteur privé, néanmoins, la sortie de Andry Rajoelina, hier, est considérée comme « un signal positif ».
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