Lutte anti-corruption - Black out sur le recrutement du DG du BIANCO


Le nom des trois derniers candidats au poste du directeur général du Bianco a été remis au président de la République. Le processus de recrutement a été opaque. De façade. Le comité ad hoc pour le recrutement du nouveau directeur général du Bureau indépendant anticorruption (Bianco) est terminé. Selon un communiqué diffusé hier, la liste des candidats finalistes a été « remise en main propre le 2 juin, et envoyée par courrier officiel » au président de la Répu­blique. Les trois derniers candidats proposés ont été retenus après un entretien « d’environ une heure » parmi les dix meilleurs dossiers. Toutefois, malgré les efforts de transparence dans le processus, le mystère reste entier à propos du successeur de l’actuel directeur général du Bianco Jean Louis Andria­mifidy. La loi 2016-020 du 22 août 2016 dispose que « le directeur général est nommé, pour un mandat de cinq ans non renouvelable, par décret du Président de la République parmi trois candidats proposés par la majorité simple des membres d’un comité ad hoc de recrutement constitué à cet effet par le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) ». Dans le site de cet organe, la composition du comité ad hoc est publiée. Toutefois, il n’est pas communiqué le choix de chaque membre. Un analyste se permet ainsi de remettre en cause la neutralité de ce comité d’autant que la qualification et le parcours de ses membres ne sont pas connus. Quid de la moralité Suite à l’appel à candidature lancé en avril, le comité ad hoc a examiné soixante-quatre dossiers dont dix ont été retenus « après examen du dossier pour entretien, enquête de moralité ». Le comité s’est interdit de publier les noms des dix personnes sélectionnées « afin d’éviter les influences » comme l’indique un informateur. Le communiqué partagé hier a résumé toutes les étapes du processus de recrutement sauf celle de l’enquête de moralité. Un analyste contacté déplore le manque de transparence sur cet aspect. « Les noms des dix derniers candidats auraient dû être publiés car c’est le public qui connaît le mieux la réputation et la moralité de chaque candidat », annonce-t-il. Le mandat de l’actuel patron de la villa La Piscine expire le 23 juin. Il appartient ainsi au président de la République de nommer son successeur. Toutefois, comme la liste des trois finalistes reste à la discrétion des membres du comité ad hoc, l’opinion publique demande de l’assurance pour que celui ou celle qui sera désigné soit effectivement choisi parmi les dossiers reçus.  
Plus récente Plus ancienne