Bavures militaires - Le ministre de la Défense met en garde


Des exactions sont imputées aux missions militaires dans certaines Zones de sécurité prioritaire. Le ministre de la Défense a indiqué que des mesures ont déjà été prises ; il met en garde contre tout écart de conduite. Sommation. Le général Richard Rakoto­nirina, ministre de la Défense nationale, lance un rappel à l’ordre contre les écarts de conduite des éléments de l’armée, effectuant des missions de sécurisation dans les Zones rurales de sécurité prioritaire (ZRPS). « Je reviens d’une visite aux troupes de la ZRPS Bravo, à Ambatofinandrahana [jeudi]. La sécurité est en train d’être rétablie et les habitants reprennent petit à petit une vie normale. On perçoit, également, que la confiance envers les Forces de défense et de sécurité (FDS) et la population est en train d’être restaurée. Pour que cette situation perdure, il faut que les militaires mènent à bien leur mission, mais aient, également, un comportement exemplaire », a déclaré le ministre de la Défense nationale, durant une conversation téléphonique, hier. Aussi, l’officier général « met en garde », les éléments de l’armée contre tout écart de conduite durant leur mission. Une sommation lancée en réponse à une question concernant les informations rapportant des exactions qu’auraient perpétrées des militaires dans certaines Zones de sécurité prioritaire. Règle d’engagement En marge d’une cérémonie de décoration du commander Jason Neal, respon­sable de la coopération militaire à l’ambassade des Etats-Unis, le membre du gouvernement a souligné que des mesures ont déjà été prises contre les auteurs de bavures. Vingt-sept militaires ont, par exemple, été traduits devant la justice, la semaine dernière. Une comparution à la suite de laquelle ils ont été placés en détention préventive, à la maison de force de Tsiafahy. Ces éléments de l’armée sont accusés de « détention arbitraire et assassinat », de trois habitants du district d’Ambohimahasoa. Des hommes en mission accusés de viol sont, également, déjà entre les mains de la justice, idem pour un autre accusé d’usurpation de fonction et de raquette. Des informations rapportant des cas d’exaction continuent, toutefois, de remonter de certaines zones d’intervention de l’armée comme dans le district d’Isandra, ou celui de Tsaratanana, dernièrement. Dans ses interventions médiatiques, le général Théophile Rakotonirina, chef d’État major général de l’armée (CEMGAM), martèle que le commandement ne tolère aucun écart de conduite et qu’aux éléments des ZRPS est astreint un règle d’engagement. Une position bétonnée par le ministre Richard Rakotonirina. Outre un rappel à l’ordre, le membre du gouvernement a, également, rappelé les ordres. Une information partagée par le ministère de la Défense nationale, rapporte les termes des règles d’engagement auxquelles doivent s’en tenir les éléments de l’armée dans le cadre des ZRPS. Le fait de n’utiliser les armes qu’en cas de légitime défense y est inscrit, ainsi que l’interdiction de pillage et l’obli­gation de préserver les habitations, biens, cultures et les récoltes de la population. « Ils s’abstiennent de commettre des tracasseries, brimades et tortures », prévoit la lettre relatant les règles d’engagement dans les ZRPS. Il y est affirmé, du reste, que « (…) les éléments de l’armée qui participent à ces opérations de restauration de la paix suivent rigoureusement les règles d’engagement prescrites dans le droit international humanitaire et les règles de comportement en sus des consignes particulières correspondantes aux missions qui leur sont assignées ». Le respect strict de la coordination des actions pour éviter les effets collatéraux est, aussi, exigé. Mission reconnaissance Outre la visite aux éléments sur terrain, la visite du général Richard Rakotonirina, à Ambatofinandrahana, jeudi, avait pour objectif de voir le site où seront construites les infrastructures devant accueillir « la base opérationnelle avancée », qui sera affectée sur place. Il devrait s’agir de la première base à construire. Sauf changement, près d’une dizaine seront mises en place, cette année. Les bases opérationnelles avancées entrent dans le cadre du redéploiement de l’armée. Il s’agit d’une base de proximité pouvant accueillir environ quatre-vingt éléments issus de différentes armes. Ces bases opérationnelles avancées seront amenées à prendre le relais des troupes déployées dans les ZRPS afin d’assurer une mission de pérennisation de la sécurité.
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