Traite de domestiques - Les Nations Unies crient haro


Des rencontres avec les autorités et les compagnies aériennes ont été organisées. Le but est de stopper l’exportation de domestiques vers des pays à risques. Coup d’arrêt. Les exportations clandestines de travailleurs malgaches vers des destinations à hauts risques sur la sellette. Lundi et mardi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence intergouvernementale des Nations Unies, basée à Genève, a organisé des réunions de sensibilisation, ayant rassemblé les compagnies aériennes ainsi que les autorités en exercice à l’aéroport international d’Ivato, dont l’Aviation Civile de Mada­gascar, la Police de l’air et des Frontières et la gendarmerie. Des informations confirmées à demi-mot par des sources concordantes révèlent que l’exportation de main d’œuvre malgache, en l’occurrence d’aides familiales dans des pays où les voyants sont au rouge en matière de traitements de travailleurs et travailleuses immigrés, continue par des moyens qui laissent rêveur, bien que le gouvernement ait décidé de sa suspension en 2013, de par le ministère de la Fonction publique et des lois sociales. Le haro gouvernemental semble toutefois  contourné par des pratiques corruptives qui nourrissent tout un réseau, dont les maillons interagissent de manière ponctuelle mais aussi permanente, dans la mise en œuvre, voire la fabrication de papiers d’immigration, jusqu’à l’embarquement à bord de l’avion, des candidats pour l’incertain, lesquels sont le plus souvent aveuglés par des fines promesses. Réclusion Dans ces subterfuges, des fonctionnaires des services de l’immigration, des policiers en charge de la délivrance des passeports, des fonctionnaires de la police de l’air et des frontières, des responsables d’agences de placement et de recrutement ainsi que des employés des compagnies aériennes, sont cloués au pilori. Lors des rencontres, l’OIM a rappelé que des pays du Moyen-Orient comme l’Arabie Saoudite, le Liban, le Koweït et même Dubaï, figurent parmi les destinations à risques pour les travailleurs, et qu’il n’en est pas moins même pour un grand pays d’Asie à l’instar de la Chine. Pour resserrer la vis, l’OIM a remis aux autorités aéroportuaires ainsi qu’aux compagnies aériennes des copies de l’arrêté interdisant l’envoi de travailleurs vers les pays en question, tout en signifiant que toute complicité avérée dans cette traite humaine est passible d’au moins deux mois de réclusion, contre des peines pouvant dépasser deux ans de prison ferme pour les auteurs. Pour le cas de Madagascar, cette initiative consiste à protéger la dignité des travailleurs en verrouillant l’immigration domestique et pourtant dépareillée du fait que ces pays dits à risque, n’ont adopté aucune loi interdisant l’arrivée de main d’œuvre étrangère. Pour mettre fin à l’hémorragie, l’OIM appelle toutefois  à la collaboration de tout un chacun dans la dénonciation des exportations périlleuses de travailleurs en la saisissant dès qu’un cas est signalé. Andry Manase
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