Rivo Rakotovao - « Sauvons ce qui peut encore l’être »


Le président du Sénat propose de mener de front la guerre épidémiologique et la relance économique, au terme de la période d’état d’urgence sanitaire. C’est un risque à prendre ». Selon Rivo Rakotovao, président du Sénat, l’heure serait venue de « mener de front la guerre contre le coronavirus et la relance économique ». Sans remettre en cause les enjeux sanitaires, le numéro un de la Chambre haute avance qu’il serait également judicieux de « sauver ce qui peut encore l’être dans notre économie ». Sur la lancée de son discours d’ouverture de la session ordinaire du Sénat, Rivo Rakotovao, durant un entretien hier, a mis l’accent sur la nécessité de remettre en selle rapidement l’économie. Au moins, « les secteurs qui peuvent être sauvés localement», comme il l’indique. C’est-à-dire relancer les secteurs d’activité qui ne sont pas tributaires de la conjoncture économique internationale. Durant l’entretien d’hier, la question s’est posée sur l’opportunité de prendre un tel risque, face à l’augmentation des personnes contaminées. « C’est un risque à prendre puisque l’économie s’écroule. Plusieurs personnes sont en train de perdre leur travail et se retrouvent complètement démunis du jour au lendemain. D’autres sont insolvables vis-à-vis de leurs créanciers », explique le président du Sénat. Il souligne que même les zones rurales sont étouffées actuellement. Le numéro un de la Chambre haute affirme, du reste, que presque tous ceux qui se retrouvent sur la paille aujourd’hui, ne sont pas éligibles aux plans d’appuis sociaux. Visibilité En parallèle, ajoute-t-il, le patronat se retrouve obligé de trancher dans le vif pour alléger les charges et éviter la foudre de leurs créanciers. Des entrepreneurs seraient actuellement, sous la coupe d’injonction judiciaire, bien que l’État ait annoncé un ajournement du paiement des crédits. Les quinze jours d’état d’urgence sanitaire prendront fin ce week-end. Une fois de plus, le président de la République devra consulter les chefs d’institutions pour avoir leur avis sur la décision à prendre pour la suite. Sauf changement, cette consultation devrait se faire demain. « Donnons au moins une visibilité à la population et surtout aux opérateurs pour qu’ils puissent au moins connaître quand pourront-ils reprendre leurs activités », argue Rivo Rakotovao. À entendre le boss de la Chambre haute, il ne serait pas nécessaire de lever l’état d’urgence sanitaire. Il faudrait juste alléger les mesures d’accompagnement pour redonner du souffle aux activités économiques. Il plaide, par ailleurs, pour que l’État envisage un plan de soutien aux opérateurs économiques et les travailleurs pour booster la relance. « Une stratégie pour favoriser le tourisme national est envisageable, par exemple », lance-t-il. Le président du Sénat concède cependant, que cette nouvelle mesure sera conditionnée par la stabilisation de la maladie. « Effectivement, le challenge sera de parvenir à maîtriser la pandémie tout en relançant l’économie », déclare-t-il, en ajoutant que « si les prévisions statistiques affirment qu’il y aura une explosion de la contamination, alors je retirerais ma proposition ». Avec le nombre de cas positifs recensés actuellement cependant, il soutient que la reprise des activités économiques est jouable. Pour éviter un cataclysme sanitaire, le président du Séant propose que l’État investisse massivement dans le matériel médical nécessaire pour contenir le virus et renforcer les contrôles. « Faisons des dépistages massifs et systématiques. Améliorons la surveillance des personnes à risque. Soignons les malades, mais libérons les gens, laissons les produire », propose Rivo Rakotovao.
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