Période de crise - Le commerce des œufs en alternative au chômage


Davantage de personnes en perte d’emplois s’orientent vers le commerce ambulant d’œufs qui ont l’avantage d’être plus conservables que d’autres produits alimentaires. Vente ambulante. C’est avec 28 000 ariary en poche au minimum que des personnes se rendent auprès des fournisseurs afin de s’approvisionner en œufs de poule qui seront revendus le long des rues et ruelles de la capitale ou en porte à porte. Cette somme permet d’acheter cents œufs dont l’unité sera mise en vente à 350 ariary et l’option pour le commerce des œufs est exclusivement choisie par ceux au chômage forcé. Faisant la queue auprès d’un fournisseur d’œufs d’Antohomadinika, l’un d’eux témoigne de l’importance du choix de l’œuf comme produit à revendre en raison de sa qualité conservable sur une longue durée sans altération perceptible. « En fonction de sa taille, l’œuf peut être revendu jusqu’à 400 ariary con tre 350 ariary l’unité pour ceux de plus petit calibre, mais pour un client qui veut racheter plusieurs unités, les œufs sont vendus à 300 ariary l’unité », explique un homme de 32 ans avec deux enfants, victime d’un licenciement de son poste d’agent de sécurité. Auprès des fournisseurs de quartier, l’achat au comptant est la règle. « Le nombre d’acheteurs explose et une ruée matinale journalière se constitue car la commercialisation de l’œuf demande un investissement en temps. Plus il est revendu tôt, plus le gain est vite obtenu. Le commerce dépend de l’heure d’affluence des consommateurs finaux », explique une femme qui tient un point de distribution d’œufs dans un quartier. Rentable « Même en une journée, le retour sur investissement est palpable », indique un jeune étudiant qui préfère vendre des œufs étant dans l’impossibilité de trouver un emploi même saisonnier en ce temps de confinement. Revendre cents œufs est possible en une journée, « car c’est l’aliment le plus facile à préparer et à consommer », affirme une revendeuse, anciennement coiffeuse. Elle a choisi de se servir de deux seaux d’eau pourvus de pailles pour aller chercher chaque jour des œufs chez son fournisseur afin de les revendre . Toujours selon elle, « l’effort personnel permet une revente en totalité de tous les œufs à partir du matin jusqu’en début de soirée. Les œufs font partie des PPN dont la vente a toujours été permise depuis le début de la crise sanitaire. De plus, l’œuf est léger et transportable en marchant à pied ». Les fournisseurs en œufs dans la capitale, dépourvus de leur clientèle potentielle que sont les gargotiers, restaurateurs et pâtissiers, ne spéculent pas du tout sur le prix face aux personnes nouvellement venues dans l’achat en gros des œufs.
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