Cruel destin pour un médecin de l’Unicef tué de sang froid par des bandits venant de braquer un tenant de cash point qu’ils ont filé depuis un bus. Le médecin était sur le chemin de son foyer à Mahitsy Alasora quand elle croisait les malfrats. Elle était au téléphone et les bandits pensaient qu’elle appelait la police. Les bandits lui ont donné un coup de sabre à la main et aux côtes. Elle n’a pas survécu. Un des malfrats a pu être arrêté. Voilà une illustration du niveau de la criminalité presque dans tout le pays. Le danger est partout et on ne peut absolument pas deviner à l’avance d’où il peut survenir. Il y a deux jours la police a mis hors d’état de nuire quatre bandits armés ayant écumé la ville de Toamasina. La population pousse un ouf de soulagement espérant que l’action de la police mettra un frein à l’avancée de la criminalité dans le Grand port où la situation est devenue critique depuis quelques années. Certes, la police a réussi à mettre fin aux méfaits de ce gang mais les bandits sont nombreux. Pour parodier une célèbre citation, on peut dire un d’éliminé dix de nés. Eh oui, la situation n’a rien de réjouissant mais c’est la triste réalité. La répression policière est juste utile pour freiner les ardeurs des bandits mais le fait est qu’elle ne constitue pas une solution définitive. La pauvreté et le chômage font que le banditisme est le secteur qui crée le plus d’emplois actuellement. C’est d’autant plus facile qu’on n’y réclame ni niveau d’études, ni diplômes ni expérience. Il faut ainsi admettre que sur cent naissances plus de la moitié n’auront pas d’avenir et seront condamnés à vendre leur peau pour vivre comme tout le monde. L’écart social est tel que l’extrême pauvreté cohabite de gré ou de force avec l’opulence suprême. Forcément la violence de l’inégalité sociale crée une tension latente qui n’attend que le moment propice pour exploser. Beaucoup naissent d’ailleurs sans état civil donc presque sans identité sauf des sobriquets de bandits comme Fab Mince, Maizina, Gena, Ralava, Goril… L’échéance électorale permet à certains de se doter d’un état civil grâce à la magie du jugement supplétif. La criminalité et le banditisme continueront à atteindre des sommets tant que la pauvreté sera l’ombre du nanti. C’est un ami dont il faut se méfier. D’autres victimes devront hélas laisser leur vie injustement.
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