AIDE D’URGENCE - La protection sociale réclame plus de moyens


À chaque passage de cyclone, les entités publiques opérationnelles se mobilisent pour apporter des réponses mais à chaque fois, les moyens s’avèrent limités. Cette fois, elles sont jointes la main pour rendre les interventions plus efficace. Le directeur général de la protection sociale auprès du ministère en charge de la population Tsarahita Ghisbert Rivomanana, réclame plus de budget dans les actions de réponses d’urgence aux chocs et pour soutenir les ménages vulnérables. À défaut de moyens, les interventions sur terrain peinent à atteindre les résultats escomptés vu la dimension des besoins des populations sinistrées et vulnérables. Concrètement au niveau opérationnel, il identifie les acteurs comme le Fonds d’intervention pour le développement (FID), le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) ou encore l’Office national de nutrition (ONN). Ils manquent de moyens. « Les ressources propres internes définies dans la Loi des Finances pour chacune de ces entités ne suffisent pas ». Tsarahita Ghisbert Rivoma­nana suggère la création d’un fonds national de la protection sociale alimenté par des mécanismes financiers sûrs via l’élargissement de l’assiette fiscale. Il se réfère à l’exemple français de la taxation des tarifs de vol et à la redistribution de la fiscalité rwandaise sur les industries extractives. Madagascar demeure jusqu’ici le pays le plus exposé aux cyclones en Afrique et le passage de cyclones chaque année affecte directement plus de 723 000 personnes et indirectement des millions. Pour les autres chocs qui touchent le grand sud du pays, il s’agit d’une zone fréquemment frappée par une longue période de déficit de pluies, traditionnellement considérée comme une sécheresse. Revenu temporaire Ce qui rend la population très vulnérable aux impacts dont la stratégie d’adaptation pendant la période de soudure très limitée. « Nous souhaitons cibler toutes les personnes vulnérables » martèle le directeur général, mais faute de moyens le ministère se limite aux « priorités des priorités ». Jusqu’ici les actions de réponse aux crises se limitent à aider les ménages à se rétablir après une catastrophe en leur fournissant un revenu temporaire. Ils prennent la forme d'argent contre travail en système HIMO, de transferts monétaires non conditionnels (TMNC) avec ou sans appui nutritionnel, et de réhabilitation et de reconstruction. Pour le cas des réponses aux sinistres engendrés par les deux derniers cyclones Cheneso et Freddy : 11 598 ménages sinistrés ont bénéficié de transferts monétaires, 21 150 ménages sinistrés ont reçu de l’argent contre travail soit 459 000 homme-jours crées dont 1 800 bénéficiaires en situation d’insécurité alimentaire. Pour les infrastructures sociales de base on compte à ce jour 256 réhabilitations.
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