Routes nationales - Le transport des dépouilles mortelles interdit


Les routes nationales 7, 4 et 2, rejoignant Analamanga sont pour le moment fermées. Les exceptions ont du mal à passer. L’Emmonat et le ministère des Transports, au lendemain de la décision présidentielle de fermer quelques régions, ont apporté les détails pratiques de mise en œuvre de cette mesure sanitaire. Seules les marchandises et les dépouilles mortelles, à condition que ce ne soit pas de décès liés à la Covid-19, peuvent circuler. Mais les ordres reçus ne sont apparemment pas les mêmes pour les polices de la route. Quatre cars transportant des dépouilles mortelles étaient coincés à Alakamisy Ambohimahy, région Haute Matsiatra, vendredi dernier. Deux sont en provenance de Manakara, et deux en provenance de Toliara. « Nous sommes ici depuis hier jeudi avec le corps d’un des membres de notre famille sur le toit du véhicule. Les gendarmes ne nous autorisent pas à partir car Analamanga, disent-ils, reste fermée. Pourtant, nous ne sommes pas en voyage touristique mais nous voulons transporter ce corps vers Toamasina, notre terre d’origine » explique Marcel, passager du car en provenance de Manakara. Marcel a eu beau expliquer aux gendarmes, avec papiers à l’appui que le défunt n’est pas mort de la maladie de Covid-19, mais rien à faire. Un autre car en provenance de Toliara, n’ayant rencontré aucun problème jusque là, a été également sommé de revenir vers Toliara. Falsification Malgré les explications de la famille que la défunte est décédée d’une autre maladie, certificat de décès le prouvant, aucune négociation n’a pu être possible. Les familles étaient désemparées. Le premier car en provenance de Toliara est retourné vers Toliara. Les gendarmes expliquent alors que des falsifications de certificats de décès sont déjà passées sous leurs yeux, mais que les personnes décédées ont en réalité succombé au coronavirus. Il y a eu un cas où la dépouille a déjà été enterrée, mais déterrée pour être transportée à Antananarivo. Devant tous ces cas douteux, l’on ne peut que comprendre l’excès de zèle des gendarmes, malgré des papiers en bonne et due forme. « Les forces de l’ordre devraient faire une large diffusion des détails sur les transports autorisés pour éviter tout ce désarroi. Il nous a été dit que les dépouilles peuvent rejoindre Analamanga si les papiers sont clairs et si ce n’est pas de la Covid-19. Personne ne peut circuler et il n’y a donc pas exception comme ce qui a été dit précédemment à la télé » lance Marcel. Il a dû rebrousser chemin avec la dépouille après avoir parcouru 250km au départ de Manakara. Sur le chemin contraire, une dizaine d’individus voulant sortir d’Analamanga, ont été vus s’agenouiller devant les forces de l’ordre, les suppliant de pouvoir partir pour enterrer leurs morts.
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