Ressources - L’offre en eau potable en deçà des besoins à Fianarantsoa


Des pressions structurelles menacent les ressources en eau de la capitale Betsileo. Deux habitants sur cinq ne reçoivent pas d’eau potable. Insuffisant. Quelque 9000m3 d’eau par jour pour 8130 abonnés. Ce qui constitue 60% seulement de la production totale de Fianarantsoa dont les ressources proviennent principalement du lac artificiel d’Antarambiby, de Vatosola ou des eaux souterraines d’Ankidona. Le bassin versant d’Antaram­biby d’environ 2000 ha est menacé par la dégradation environnementale et le lac d’un volume de 290 000m3 enregistrera une perte de 15% du volume dans dix ans. Le lac est situé à 13km de la station de traitement physico-chimique de Tombana. « Ces 9000m3 d’eau produite subissent encore des pertes de 1000m3 après traitement » déplore Nest akotoarison, chef de service d’exploitation Eau de la Jirama Fianarantsoa. L’eau traitée parcourt encore onze kilomètres pour être distribuée dans les cinquante fokontany de la ville. Les zones périphériques se trouvant hors réseau de la Jirama ne peuvent, elles aussi, avoir accès à l’eau potable. Plusieurs ménages, hôteliers et restaurateurs vivent fréquemment avec des robinets à sec. La situation risque d’empirer en période d’étiage. Voahirana asoamanantena, directeur régional de l’Eau à Fianarantsoa estime que la meilleure solution pour améliorer l’accès reste l’extension de la station de traitement de Tombana. « Vatosola a une faible disponibilité tandis que la station de pompage d’eaux souterraines d’Ankidona affecte des coûts supplémentaires avec l’électricité » explique-t-elle. Mahasoabe Le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures, Vonjy Andriamanga, est venu constater de visu les problématiques de production et de distribution d’eau à Fianarantsoa, le week-end dernier. « Cette station de Tombana date des années 50. Des travaux d’extension et de réhabilitation vont avoir lieu. Les bacs de décantage, les salles de traitement seront, entre autres, rénovés cette année. L’objectif est d’atteindre au moins un gain de 200m3 par jour avec ces réhabilitations », déclare le ministre. La métropole de Lyon, dans le cadre du programme Eaurizon Mada 2020, financera les travaux à hauteur de 215 000 euros. Ce partenaire de la région Haute Matsiatra depuis 2016, a déjà réalisé des travaux d’adduction d’eau potable dans les fokontany d’Isomitra et de Vohimarina, dans la commune rurale de Mahasoabe, district de Vohibato. Trois mille habitants ont ainsi accès à l’eau via des branchements partagés ou Bpart. « C’est un branchement privé appartenant à un groupe de cinq à huit ménages. Il n’y a plus de fontainiers. C’est une façon de professionnaliser la gestion dans les zones rurales », explique un représentant du Grand Lyon, aux séries d’inauguration des infrastructures avec le ministre Vonjy Andriamanga, à quelque 30 km de Fianarantsoa. Ce dernier a fait savoir, à l’occa­sion, que le budget du ministère de l’Eau sera doublé cette année afin de permettre à un million cinq cent mille nouveaux usagers d’avoir accès convenablement à l’eau potable.  
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