VENTE DE DÉCHETS MÉDICAUX - Danger pour le public


Des déchets médicaux sont vendus illicitement sur le marché. Ils présentent des dangers pour la santé publique. Danger. Des marchands de rue vendent des déchets médicaux. À Anosibe, ils les exposent sur leurs étalages, en toute quiétude. « Nos clients les achètent pour vacciner leurs volailles », soutient une vendeuse à Anosibe, se méfiant de notre série de questions, devant une pile de seringues et d’aiguilles déjà utilisées, il y a quelques jours. Elle les vend entre 200 et 3 000 ariary, selon la taille et le type du tube. D’autres déchets médicaux sont vendus illicitement dans les rues d’Antananarivo, comme des tuyaux d’oxygène, des flacons de médicaments et des flacons qui ont servi à des prélèvements. Ces commerçants ont hésité à nous indiquer leurs fournisseurs. « Nous les achetons à la Société municipale d’Antananarivo (SMA) , ce sont des éboueurs des hôpitaux qui nous les vendent », balancent-ils. Ces commerçants ne se soucient pas vraiment des risques auxquels ils s’exposent et auxquels ils exposent leurs clients, à manipuler ces déchets médicaux. « Nous les nettoyons bien avec de l’eau et du savon, avant de les vendre », indiquent-ils, tout en affirmant qu’ils sont en bonne santé, depuis le temps où ils ont commencé à vendre ces déchets. Leur seul souci, c’est de dormir le ventre vide la nuit. Incinerateurs Et pourtant, ces déchets médicaux sont dangereux. « Ces seringues et aiguilles ont été en contact avec le sang d’une personne malade, et avec des médicaments qui lui ont été injectés. Il y a donc un risque de transmission de la maladie. Toutefois, ce risque n’est pas très élevé, car au bout de deux à trois jours, le microbe peut s’éteindre. Contrairement aux microbes contenus dans les flacons de prélèvement qui se multiplient dans un tel environnement. », explique une source auprès du ministère de la Santé publique. Elle souligne que ces déchets ne peuvent pas provenir des hôpitaux. « Les déchets des hôpitaux publics ne se transforment pas en produits de recyclage. Ils sont toute de suite réduits en cendres dans les incinérateurs. Tous les hôpitaux en disposent. », note-t-elle. Une source auprès de la SMA ajoute que les déchets des hôpitaux ne vont pas dans les bacs à ordures publics. Mais il n’y a pas que des hôpitaux publics qui produisent des déchets médicaux. La gestion de déchets au niveau des autres établissements de santé, les cliniques privées, les cabinets privés, et les centres de santé de base, laisserait à désirer. « Nous ne disposons pas d’incinérateur. On brûle les déchets, à notre guise », confie une source. Par ailleurs, les seringues sont en vente libre dans les pharmacies, n’importe qui peut s’en procurer, ainsi, personne n’a le contrôle sur l'endroit où ils vont terminer.
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