CONSOMMATION - Le prix du maïs reste élevé malgré une hausse de la production


La production de maïs a connu une hausse de 24% en quatre ans. Elle est passée de 215 000 tonnes en 2018, à 266 700 tonnes en 2022, selon le ministère de l’Agriculture et de l’élevage. Pour cause, les agriculteurs avancent la quantité de pluies suffisante pour les années précédentes et la maîtrise des insectes nuisibles telles que les chenilles légionnaires et les criquets. Cependant, les prix restent à un niveau élevé. Aujourd’hui, le kilo de maïs s’achète à 3000 ariary contre 1500 ariary il y a quelques mois. En effet, selon la loi du marché, le prix devrait diminuer en cas de hausse de production si toute chose restant égale par ailleurs. Cependant, cette loi n’est pas la seule à dicter le comportement des opérateurs. Cette rigidité du prix du maïs s’explique par la hausse du prix des produits de première nécessité (PPN). Ce dernier tire les prix des autres produits vers le haut selon l’économiste Jean Pierre Ravelonjanahary. « Les opérateurs de la filière maïs suivent le principe de « vendre pour acheter ». Ils appliquent la hausse subie au niveau des prix des PPN à celui de leurs produits, considérée à leur échelle comme une hausse du coût de production ou de distribution. Ils répercutent ainsi la hausse des prix des autres produits aux consommateurs finaux de maïs. L’incidence de la hausse est ainsi répartie aux autres opérateurs dans la chaîne, tels que les éleveurs et les transformateurs » a-t-il souligné. Produit de spéculation Sur le plan international, le prix du maïs reste à un niveau élevé, soit à 275 euros la tonne, à cause du maintien de la demande alimentaire mondiale élevée des céréales, selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En outre, le maïs, tout comme le riz, est un produit de spéculation. Les spéculateurs verrouillent le prix à un niveau élevé malgré la légère hausse de production qui devrait le faire baisser. « Il n’y a pas beaucoup de spéculateurs de maïs à Madagascar” selon l’économiste, cependant le petit nombre arrive à maintenir le prix. Actuellement, les collecteurs achètent le kilo de maïs entre 800 ariary et 1600 ariary aux agriculteurs à Miandrivazo, zone productrice. Jean Pierre Ravelonjanahary préconise la régulation de prix par les autorités. « L’État doit plafonner le prix, à des montants différents selon les régions. Il devra aussi s’assurer des ajustements réguliers en fonction de la conjoncture pour justement décourager les spéculateurs. Dans ce cas, les efforts d’informations publiques et de communication sur les différents prix sont strictement exigés » suggère-t-il.  
Plus récente Plus ancienne