Accord de pêche - Des négociations « complexes » entre Madagascar et l’Europe


Une marge de négociation complexe. C’est ainsi que Giovanni Di Girolamo, ambassadeur de la délégation de l’Union européenne (UE), résume la situation des pourparlers pour le renouvellement de l’accord de pêche entre Madagascar et l’UE. Datant de 2014 et arrivant à échéance en 2018, les négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche entre l’Europe et la Grande île sont au point mort depuis le début de l’année 2020. Questionné sur le sujet durant une conférence de presse, hier, le diplomate européen a indiqué qu’un nouvel accord était sur le point d’être signé, cette année-là. Seulement, ajoute-t-il, «des réflexions additionnelles», par la partie malgache ont redistribué les cartes et compliqué la donne. Madagascar veut, notamment, une hausse des compensations allouées par l’UE, ainsi que la possibilité qu’elles puissent être réévaluées, à la hausse donc, chaque année. Des desiderata refusés par l’Europe. L’UE table sur le format selon lequel les compensations doivent dépendre du volume de pêche. Une formule appliquée dans l’accord de 2014 à 2018, mais également, dans d’autres accords de pêche entre l’UE et d’autres pays. Interpellation «La perception de Madagascar est qu’il aimerait avoir des contributions basées sur des critères différents et plus substantiels. Ce qui rend les marges de négociation complexes», déclare Giovanni Di Girolamo. En réponse à la question d’un journaliste sur la situation des négociations actuellement, il répond, «si vous m’aviez posé la question il y a deux ans, j’aurais été plus optimiste. Maintenant, nous continuons à négocier, mais il est vrai que la distance est encore un peu trop grande pour parvenir à un accord dans un temps très court». Le diplomate européen affirme, pourtant, que l’UE a fait des offres «les plus généreuses possibles». Il évoque des plans de coopération et de subventions axées sur l’économie bleue, notamment, en plus des compensations. Il souligne, du reste, qu’en l’absence d’accord, il n’y a pas de compensation versée dans la trésorerie de la Grande île. Il n’y a pas non plus de balise pour les pêches illicites dans les eaux malgaches. L’accord prévoit, en effet, que les navires européens signalent toute activité anormale dans les mers malgaches. L’ambassadeur Di Girolamo regrette, du reste, qu’en attente d’un nouvel accord entre l’UE et Madagascar, d’autres flottes sous d’autres pavillons continuent à pêcher. Des pêches sans contrôle, de prime abord. Des rapports d’organisations non gouvernementales rapportent, cependant, que des bateaux européens s’adonnent, également, à des pêches illicites dans les eaux malgaches. À la tribune du «One ocean summit», à Brest, vendredi, Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères, a fustigé les pays du Nord sur ce sujet. Le chef de la diplomatie malgache «a interpellé les dirigeants des pays de l’hémisphère Nord par rapport au pillage des océans et plus précisément le pillage halieutique des zones côtières dans l’hémisphère Sud», rapporte une communication du ministère. Il a également, fustigé les difficultés accrues pour les pays en développement de parvenir à «des accords de pêche équitables avec les grandes puissances de l’hémisphère Nord».
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