Crime environnemental contre l’Humanité


Coup de gueule de Baomiavotse Vahinala Raharinirina, Ministre de l’Environnement, sur Facebook: «L’aire protégée Menabe Antimena. Ou de ce qu’il en reste. Environ 100.000 hectares (NDLR: sur 200.000 ha) défigurés, calcinés, massacrés, dégradés majoritairement par la culture sur brûlis de maïs (achetés par des opérateurs et des entreprises qui tirent avantage d’un système soi-disant à moindre coût), et un peu par le charbon et la coupe illicite de bois (...) Ce massacre a commencé en 2016. Laisser continuer, au nom soi-disant de la compassion, est un crime contre l’humanité». Je suppose que, dans les arbitrages en Conseil des Ministres, l’Environnement cède régulièrement le pas à d’autres considérations, dont justement la «compassion» évoquée ici par la Ministre. Il s’agit de populations migrantes qui fuient la sécheresse dans le Grand Sud. À rien auront donc servi les milliards déversés dans les projets d’adduction d’eau dans cette région. À rien non plus la levée de fonds via les «Appels d’Urgence» onusiens. À rien encore la manne-aumône des aides internationales. C’est bien la première fois que le membre d’un Gouvernement évoque le «crime contre l’Humanité» déjà acté par les amis de la flore et de la faune: un «crime environnemental» contre cet endémisme exceptionnel, déjà «vestige de relique», et qui ne sera plus que «regrets éternels» si on choisit de ne pas choisir. Les propriétaires, qui en ont fait la malheureuse expérience des plantations sauvages de maïs, savent que la loi protège les squatteurs: le propriétaire ne peut pas arracher les plants illicitement introduits sur ses terres. Que le Ministère de l’Environnement procède d’autorité à leur arrachage doit déboucher sur un projet de loi (ou une ordonnance) qui interdise les absurdités kafkaïennes au nom de la «compassion». Une fois criminalisées, l’intrusion et la plantation dans les aires protégées, que les entreprises et opérateurs, qui achètent les fruits défendus, sachent qu’ils sont coupables de recel. Et que les actions très médiatiques de reboisement de la main gauche, n’exonèrent pas de la complicité de crime environnemental et de crime contre l’Humanité en sous-main droite.
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