Le FJKM à Antsonjombe - Le rassemblement de trop


Le FJKM tiendra demain à Antsonjombe son rendez-vous annuel avec ses fidèles où cinquante mille personnes sont attendues. Un rassemblement en pleine épidémie de coronavirus. Deux poids deux mesures. L’État est-il amnésique ? Alors qu’il a décrété en décembre l’interdiction de toute manifestation en plein air pour juguler la chaîne de contamination de la Covid19, voilà qu’il autorise le FJKM à tenir meeting demain à Antsonjombe où cinquante mille personnes sont attendues. À cause de ce décret pris dans le cadre de la vigilance sanitaire, des organisateurs de spectacles et de fêtes ont du annuler leur programme malgré des préparatifs avancés et des dépenses assez importantes engagées. La loi ne s’applique donc qu’à une certaine catégorie sociale ou aux manifestations politiques. « Nous avons reçu l’autorisation pour la tenue de cet événement. Le rassemblement a été pris en compte par les autorités en particulier le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation » précise le pasteur Irako Ammi Andriamahazo­soa , président de l’église FJKM. Le préfet d’Antanana­rivo aurait également donné son aval mais il a fui la presse pendant toute la semaine. Il ne décroche pas son téléphone et n’a pas rejoint son bureau. Une fuite en avant qui en dit long. Comment le préfet peut-il espérer avoir de l’autorité sur la population s’il se contredit dans ses décisions? Une autorisation d’autant plus étonnante que le nombre de formes graves et de mort lors du dernier hebdomadaire fait juste hérisser les cheveux. Certes, le nombre de nouveaux cas a baissé un peu mais cela n’équivaut pas à une permission à tous les péchés et tous les caprices. Rien n’indique pour le moment que l’épidémie décline. Baisse relative Mais c’est peut-être cette baisse toute relative qui a fait qu’aucune nouvelle mesure n’a été prise comme cela a été annoncé par le président de la Répub­lique lors de sa rencontre avec la presse à Iavoloha. Le FJKM annonce des mesures pour maîtriser l’orga­nisation et limiter les dégâts mais on doute que cela puisse empêcher la propagation du virus. « Les gestes barrières seront scrupuleusement observés de même que la distanciation sociale. Le culte sera divisé en deux parties. La première séance débutera à 7 heures et la seconde à 10.30. Les dispositifs de lavage des mains avant l’entrée dans le Colisée seront rigoureusement contrôlés » rassure le président de l’Eglise FJKM. Vu le nombre de fidèles attendus, il ne sera pas facile de respecter l’organisation mise en place. Dans tous les cas la promiscuité favorise la contamination. Faut-il rappeler le décès d’un célèbre artiste qui a contracté le coronavirus lors d’un grand spectacle au palais des sports. L’église constitue un cluster par excellence comme en témoignent les nombreux pasteurs et prêtres qui ont succombé à la Covid-19 lors de la première vague en 2020. Certaines paroisses avaient été fermées sans qu’on leur ait demandé. On se demande si toute manifestation en plein air est désormais autorisée. En tout cas, il sera difficile pour le ministère de l’Intérieur et le préfet de refuser à d’autres demandeurs d’autorisation ce qu’ils ont accordé au FJKM. Ils se compliquent la tâche inutilement. Même la rentrée scolaire prévue lundi est sujette à caution. Croyons tout simplement.
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