Service de renseignements financiers - Vigilance sur les paiements mobile et électronique


L’état des lieux sur les déclarations d’opérations financières suspectes est sans appel, l’état d’urgence sanitaire a impacté l’évolution des systèmes de fraudes vers le numérique. Régression. Le nombre de déclarations d’opérations suspectes (DOS) enregistré a nettement diminué pour cette année en comparaison de l’année 2019 selon le Service de renseignements financiers (SAMIFIN). Ce dernier, qui vient de sortir l’évolution des données statistiques de ses activités durant ces trois premiers trimestres, enregistre une variation des courbes à la baisse, principalement à cause de la situation de pandémie. L’année dernière à la même période, le Samifin a reçu cent soixante-quatre DOS tandis que cette année ce chiffre est descendu à cent vingt-cinq. D’un autre côté, cette même situation de crise sanitaire a impacté l’évolution des transactions vers le mode numérique. Entraînant ainsi l’augmentation des risques de fraude dans ce domaine précis. Fraudes « Auparavant, c’étaient sur les versements par compte que nous avions enregistré le plus de déclarations d’opérations suspectes. Le confinement aura inversé cette tendance de suspicion vers les moyens de paiements mobile et électronique. Cependant, ce ne sont pas toutes les transactions numériques qui sont en cause dans la mesure où nous ne pouvons en vouloir aux usagers d’utiliser ce style de transaction avec le confinement. Il s’agit pour notre service de rehausser notre niveau de vigilance sur ces transactions numériques » explique Lamina Boto Tsara Dia, directeur général du Samifin. Le service de renseignements mise ainsi sur plusieurs dispositifs d’alerte spécifique pour déterminer la nature des transactions. Les déclarants de ces transactions, des établissements financiers ou opérateurs de mobile money, ne fournissent qu’un listing au Samifin, des transactions qu’ils jugent suspicieux. Charge aux services de renseignements de confronter cette liste à la base de données du Samifin afin de détecter, entre autres, les transactions anormalement répétitives et d’agir en conséquence pour transmettre les DOS aux autorités compétentes comme le Pôle anticorruption ou les tribunaux de premières instances. La principale infraction identifiée au cours de l’analyse des DOS pour les trois premiers trimestres 2020 indique que les fraudes fiscales, douanières et infractions au code de change emboîtent le pas aux autres trafics comme les enrichissements illicites, la corruption et autres détournements de deniers publics. Sur une échelle de zéro à quarante-cinq, les fraudes douanières frôlent un maximum de quarante-deux, viennent ensuite les infractions au code de change avec un score de trente six et la fraude fiscale ferme la marche du podium à trente-six cas. D’un autre côté, la majorité des statuts des personnes suspectes est constituée de dirigeants ou directeurs du secteur privé, de commerçants et d’entrepreneurs. 83% de ces personnes suspectes sont de nationalité malgache tandis que le reste est constitué de Français, de Chinois et d’Indiens.
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