Industrie - La difficile protection des entreprises


Les industriels malgaches ont salué les mesures correctives commerciales par l’ANMCC. Leur application est une autre histoire. P acte d’industrialisation. « Améliorer la compétitivité des industries ne se résume pas aux droits de douane et aux taxes », a lancé la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala. Cette phrase de la ministre de tutelle en dit long sur l’état d’esprit actuel autour de la difficile application des mesures correctives commerciales malgré les textes scrupuleusement encadrés par l’Organisation mondiale du commerce. Si après des pré-enquêtes, l’Autorité en charge des mesures correctives commerciales (ANMCC) a annoncé des droits de douane additionnels sur certains produits, les décisions tardent à être mises en œuvre, même pour les mesures provisoires. Compétitivité En marge d’une visite dans les locaux de la Savonnerie Tropicale, Lantosoa Rakotomalala a botté en touche l’avancement des discussions. Elle a préféré évoquer l’intention du gouvernement d’améliorer le quotidien des entreprises en général. « On va se pencher sur les secteurs de manière globale. On va chercher une solution pérenne. Il faut des investissements et l’accompagnement de l’État pour réduire les coûts de facteurs », a-t-elle indiqué avant de déclarer que le ministère lancera bientôt, un pacte d’industrialisation qui s’intéressera à tous les éléments touchant les industries. D’après elle, les coûts de facteurs qui sont actuellement élevés, impactent négativement sur la compétitivité des entreprises malgaches avec, entre autres, le coût de l’électricité. Par ailleurs, le pacte englobera la loi sur le développement industriel dont le décret d’application se fait attendre depuis pratiquement deux ans. Lantosoa Rakotomalala a ensuite insisté sur la nécessité d’assainir l’environnement des affaires pour permettre aux entreprises de prospérer. En attendant, les industriels devraient encore faire face aux importateurs avec les armes à leur disposition. D’après les indiscrétions d’un industriel, la non-application des mesures provisoires a permis aux importateurs de se préparer. Certains se seraient alors constitués d’énormes stocks en vue de l’application des mesures définitives. « C’est pour cela que les importateurs jouent la montre dans les négociations », a déploré notre interlocuteur qui trouve dommage que les outils déjà disponibles ne soient pas utilisés pour protéger ce qui reste des entreprises malgaches. L’enjeu est pourtant vital pour les industries. La ministre a, d’ailleurs, loué la ténacité de la Savonnerie Tropicale au cours de ces cinquante dernières années. « Plusieurs générations de Malgaches ont vécu avec les produits de la Savonnerie Tropicale. Le but est de faire en sorte que ces produits retournent sur le marché », a-telle déclaré. De nouveaux produits de l’entreprise sont d’ailleurs annoncés pour les prochaines semaines.
Plus récente Plus ancienne