Agression sexuelle : Des failles dans les signalements des violences


Plus de 30% des femmes entre 15 à 49 ans ont subi une forme de violence et plus de 10% ont été conseillées de ne pas intervenir en cas de violence sexuelle. Ces chiffres ressortent de l’atelier de restitution d’une étude effectuée par ECPAT Madagascar sur six villes, dont Antsiranana, Nosy Be, Mahajanga, Antananarivo, Fianarantsoa et Toliara. Selon cette étude, il existe une faille au niveau du signalement des violences sexuelles du fait des mécanismes qui s’avèrent être lourds et compliqués, mais également par souci du « fihavanana » dans les cas où la violence a été perpétrée parun proche. « La préservation du « fihavanana » fait office de blocage dans le signalement et encourage les arrangements entre parents et auteurs », a souligné le document sur l’étude. Les cas fréquents évoqués ont été la violence sexuelle subie par une mineure par son oncle ou par son propre père. « Parfois ce sont même les parents ou les grands-parents qui sont les auteurs des violences sexuelles. Malheureusement, la victime a peur de dénoncer ces violences. Ou bien le cas est tout simplement résolu par des arrangements à l’amiable », explique Irène Razafindranovona, chargée de plaidoyer au sein de l’ECPAT. Dans le cadre de l’étude sus-mentionnée, les signalements ne sont effectués que dans des cas où la victime en est forcée. « Les violences sexuelles ne sont dénoncées que s’il y a des conséquences graves et apparentes sur la victime telles que des grossesses ou des maladies », indique le document de restitution. En ce sens, des recommandations ont été avancées dans le document. C’est le cas, par exemple, des procédures de signalement qui sont trop longues. « Il est nécessaire d’écourter les procédures de signalement jusqu’à l’accès en justice des cas de violences sexuelles. Il est également primordial de créer et de mettre en place des systèmes de coordination des signalements au niveau communautaire de toutes les villes ».
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