Réclamons un audit citoyen de la CUA


Bordélique. Un vendredi dans la capitale de la Grande île. Bordélique, le mot est faible. On dirait que tout le monde peut faire à sa tête et qu’il n’y a aucune loi, aucune règle en vigueur. Les marchands de rue sont plus nombreux que jamais et squattent impunément trottoirs, rues, terrains vagues comme bon leur semble. Les tireurs de pousse, de charrettes, chauffeurs de taxibe sont maîtres de la fluidité ( ou non) du trafic de la mobilité urbaine. Les construc­tions illicites et celles faites avec la bénédiction aveugle de la commune urbaine d’Antananarivo se comptent par centaines. Pour bien apprécier la gravité de la situation, voyez ce qui se passe un vendredi soir comme ce fut le cas, hier. Des gouttelettes de pluie durant la journée ont déjà fait des flaques ici et là. Plus que d’habitude, les embouteillages monstres ont étranglé la ville et ses habitants qui perdent déjà près de quatre à six heures par jour dans les transports en commun qui ne sont même plus dignes de ce nom. Trans...porcs en commun plutôt ! Car voyez la salubrité de ces soi-disant véhicules, les normes de sécurité et de dignité humaine qui y prévalent, l’utilisation des termes « transport en commun » est très très loin d’être appropriée. Antananarivo se meurt. Combien de fois il va falloir le dire, l’écrire et le crier pour que Madame le Maire prenne ses responsabilités ou, tout au moins, les décline pour que des techniciens puissent sauver cette ville en agonie. Le niveau du canal d’Andriantany est plus qu’inquiétant à une période où les flux d’eau qui viennent l’inonder est presque nul. Qu’est ce qui se passera en période pluviale ? Comme il est hilarant (ceci est un sarcasme) de se remémorer avec quelle force les éléments de la commune urbaine avaient dépouillé la vieille dame qui vend des mouchoirs et autres sous-vêtements devant un magasin d’électroménager à Tsaralalana ? Hilarant car cette même dame remet en place ses étals comme si de rien n’était aujourd’hui. Cinéma dramatique ou gesticulation politique ? Quelle mouche avait piqué nos « responsables » en ce temps ? Tsaralalana est toujours la même pagaille, Behoririka empire de jour en jour. Ne parlons même pas de ce qui se passe sur la portion de la petite vitesse jusqu’à Isotry. Ambodin’isotry grandit à vue d’œil. Le marché hebdomadaire de Mahamasina devient journalier, ceux d’Ando­han’Analakely ne permettent plus à aucune voiture de passer entre les pavillons qui, jadis, étaient une vraie rue circulable. Puis, on se demande s’il peut encore exister un poteau de la Jirama qui n’a jamais connu l’urine dans cette ville. Tanà croule sous les défécations à l’air libre. Que ce soit dans la haute ville dite histo­rique, que dans les quartiers des affaires d’Antaninarenina et d’Ambatomena ou dans la ville basse, les odeurs nauséabondes sont devenues des « senteur nature ». Il est temps de faire le point car trop de dégâts ont été faits sur l’hôtel des calculs politiques. Tanà mérite qu’il y ait quelqu’un qui tienne le gouvernail. Allô ? Allo ? Treize Mai à vous !
Plus récente Plus ancienne