Trafic de drogue dure - Un douanier interpellé


Onze personnes ont été interpellées pour trafic de drogue depuis l’intensification des actions des forces de l’ordre. Un douanier, officiant au port de Toamasina, figure dans la liste. DEUX sacs de cocaïne d'environ 100 kilo-grammes. C’est ce qu’un préposé à la douane a subtilisé. L’information a été donnée par le général Serge Gellé, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, en marge d’un événement à l'hôtel de ville d’An tananarivo, à Analakely, hier. Selon les explications du membre du gouvernement, ce douanier a été interpellé à la suite de dénonciations faites par d’autres individus mis en cause pour trafic de cocaïne. La semaine dernière, dix personnes soupçonnées de faire partie d’un réseau de trafiquants de drogue ont été appréhendées. Comme l’a réitéré le général Gellé, il s’agit de “deux Chinois, deux Africains et quatre Malgaches”. Une femme figure dans la liste des quatre Malgaches qui sont des présumés revendeurs. Elle est sous la coupe d’une condamnation, mais est sous le régime de la main d'œuvre pénale, elle travaille ainsi hors de la prison. Ce sont les révélations faites par ces dix individus qui ont mené l’enquête à Toamasina, et mené à l’arrestation du douanier, ajoute le secrétaire d’État à la gendarmerie nationale. De prime abord, il s’agit du fournisseur de la cocaïne. Une drogue dont l’origine est la saisie d’une cargaison de 600 kilos, saisie au début du mois de novembre. Dix-huit sacs ont été répertoriés durant cette saisie. Ayant servi de pièce à conviction dans l’enquête sur la saisie du mois de novembre, ils ont finalement été détruits, samedi. Après l’enquête du douanier, il a été révélé qu’en fait, la cargaison de cocaïne faisait vingt sacs, au total. Un lien avec les rapts? Il s’avère que ce préposé à la douane interpellé est celui qui a informé les forces de l’ordre sur le conteneur suspect au port, où a été découvert la cocaïne. Il a donc caché deux sacs de drogue avant la saisie. Selon le général Gellé, cette cocaïne subtilisée est estimée à 100 kilos. Le membre du gouvernement explique qu’il s’agit, d’autant plus, de cocaïne pure. Qu’un raffinage est nécessaire avant qu’elle puisse être consommée. “Après raffinage, la quantité de cocaïne pure d’origine peut être multipliée par dix”, soutient le secrétaire d’État à la gendarmerie nationale. Aussi, la quantité de poudre blanche issue des deux sacs qu’aurait volé le douanier et déversée sur le marché après raffinage pourrait-il avoir avoisiné la tonne. “Lorsqu’il a été interpellé, il n’avait plus que 800 grammes de cocaïne en sa possession”, ajoute le général Gellé. À la base, selon ses explications, la cocaïne saisie au port de Toamasina n’était pourtant pas destinée à être écoulée à Madagascar. Selon les paperasses de la cargaison illicite, elle a été présentée comme du sucre embarqué au Brésil et dont la destination finale est l’Italie. A entendre l’officier général, une des questions à laquelle les enquêteurs cherchent à répondre est si cette cocaïne subtilisée et écoulée dans la Grande île est à l’origine de la prolifération des drogues dures depuis quelque temps. Le secrétaire d’Etat à la gendarmerie nationale l’atteste, “il y a un phénomène de drogue à Madagascar actuellement”. Le membre du gouvernement ajoute que les investigations cherchent, également, à savoir si cette affaire de trafic de drogue a un lien avec les rapts de jeunes filles et jeunes femmes de ces derniers jours. Les analyses sanguines des victimes ont révélé des traces de cocaïne et de méthamphétamine. Des stupéfiants fortement addictifs. “Il n’y a eu ni demande de rançon, ni viol, ni vol lors de ces rapts. Les victimes ont seulement subi des injections de substance. Serait-ce ces drogues qui leur ont été injectées afin de susciter une dépendance? L’enquête y répondra”, conclut le général Gellé.
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