Enquête au Bianco - Rivo Rakotovao passe près de quatre heures d’audition


Comme il l’avait annoncé, l’ancien président du Sénat a répondu à la convocation du BIANCO, hier. Il y a passé près de quatre heures d’audition. Distribution de primes. Voilà le fait qui a déclenché l’enquête du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), amenant à sa convocation, selon Rivo Rakotovao, ancien président du Sénat. Après près de quatre heures d’audition, le coordonnateur national du parti «Hery vaovao ho an’i Madaga­sikara» (HVM), a affiché un visage serein à sa sortie des locaux de la branche territoriale du BIANCO à Anta­nanarivo, sise à Ambohidahy, hier. Il a été accompagné de son épouse, notamment. En dehors de l’enceinte de l’entité anti-corruption, des camarades politiques au sein des Bleus, mais également, des représentants d’autres formations d’opposition l’attendaient. Après avoir salué ceux qui sont venus le soutenir, l’ancien président de la République par intérim s’est adressé à la presse. Selon ses explications, une distribution de primes, avec les reliquats du budget de la Chambre haute, en 2019, est la raison de l’enquête. Il ajoute que les enquêteurs n’ont, toutefois, pas dit qui a ou ont déposé la plainte ou fait la doléance ayant déclenché les investigations. «C’est la première question que nous avons posée mais les enquêteurs ont répondu qu’ils ne savent pas, qu’ils ne peuvent pas le dire», déclare Rivo Rakotovao. « Diversion » Un des arguments pour encourager les dénonciations des faits de corruption et malversations financières et la garantie d’anonymat des dénonciateurs. Ceux qui ont fait la doléance dans le dossier sur la Chambre haute pourraient avoir choisi cette option d’anonymat. Ce qui expliquerait pourquoi les enquêteurs ont esquivé la question de l’ancien chef d’État. Selon la convocation reçue par Rivo Rakotovao, l’enquête porte sur «une affaire de suspicion de corruption, de détournement de fonds publics et d’abus de fonction perpétrée par certains responsables au niveau du Sénat courant l’année 2019». Concernant la prime qui serait l’objet de l’enquête, il a indiqué que «tout le personnel du Sénat en a bénéficié». L’ancien patron de l’institution d’Anosy indique, sur sa lancée, que des sénateurs ont reçu moins de primes que d’autres. Il laisse entendre que ce serait le mécontentement de ces anciens membres de la Chambre haute ayant reçu moins que leurs pairs qui pourrait être à l’origine de la saisine du BIANCO. Il explique cette différence de traitement par le fait que, pour cause de changement de couleur politique, les sénateurs concernés «ont boudé les activités parlementaires. Ils ont peu travaillé par rapport aux autres». Rivo Rakotovao affirme, par ailleurs, que la décision d’accorder une prime en utilisant le reliquat du budget de la Chambre haute a été validée par les différents organes de contrôle. Une initiative qui serait conforme à l’utilisation du budget du Sénat, comme voulu par la loi organique l’instituant. L’ancien boss de l’institution d’Anosy a, du reste, profité de la présence de la presse à sa sortie des locaux du BIANCO pour mener les débats sur le terrain politique. Soulignant le décalage entre la date d’émission de l’acte de convocation, le 22 mars, et celle de la convocation proprement dite, hier, Rivo Rakotovao évoque l’éventualité d’une «diversion». À l’entendre, l’enquête le concernant serait pour détourner l’opinion publique des sujets délicats du moment. Il soulève, aussi, l’hypothèse d’une «représaille politique», du fait de ses sorties médiatiques acerbes contre la gouvernance étatique.
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