Botona Avaradrano - Le meurtre atroce d’un garçon cause une émeute


Sarobidy, un garçon de 11 ans, le plus jeune fils de ses parents, a sauvagement été assassiné, à Botona Sabotsy Namehana. La foule a cherché à tuer son meurtrier, hier. PLUSIEURS civils assis les uns à côté des autres au-dessus d’un mur, attroupement curieux, policiers en bouclier et d’autres avec des gendarmes armés. Cette présence massive a été constatée à Botona Sabotsy Namehana, hier en début d’après-midi. Les cris vindicatifs de la foule impatiente d’apprendre le résultat d’une perquisition ont été entendus à chaque instant. La huée est née du meurtre abominable de Sarobidy Tafita Randria­manantsoa. Cet enfant de 13 ans, le plus jeune fils de ses parents, s’installait depuis deux mois à Botona, à côté de chez l’assassin. Celui-ci est un façonneur et transporteur de brique de terre. Son chanvre indien aurait été arraché par le garçon, le mercredi 8 juin, selon Avotra Andriamosa, maire de la commune de Sabotsy Namehana. Hors de lui, le quidam a capturé, ligoté et torturé le gosse. Il aurait brûlé son appareil génital. Il l’a fait écraser par une vache. Puis, il l’a attaché à l’arrière de son camion et entraîné sur un chemin de terre. Il l’a finalement jeté dans la rivière d’Imamba. Toute la scène s’est déroulée devant ses trois employés et sa mère. Cette dame l’a racontée à la mère de l’enfant. Le soir, la famille s’est vivement inquiétée car le pauvre garçon n’était rentré. Le lendemain, elle a demandé au bourreau où il était, mais il refusait d’avouer. « Votre enfant est insolent, nous a dit-il », explique Voahanginirina Jeannette, mère de Sarobidy. Incendié Une plainte a alors été déposée contre le tortionnaire. Un avis de disparition a été publié en même temps. Le fokonolona a cherché partout, jusqu’à fouiller des tranchées pour chiens, sans grand succès. La gendarmerie a arrêté le principal suspect, sa mère et leurs employés, le jeudi 9 juin. Hier matin, soit après cinq jours de recherche vaine, les habitants ont découvert et repêché le corps sans vie de la victime qui flottait. Excédés, ils se sont rués vers la brigade pour réclamer la tête du tueur. Des policiers et d’autres escadrons d’intervention de la gendarmerie sont venus renforcer leurs collègues débordés. D’autres civils d’Analamahitsy, voisins des parents de Sarobidy, s’apprêtaient déjà à rejoindre la foule en furie. « Les personnes en gardeà-vue ont dû être évacuées en cachette vers Ankadilalana », souligne le maire. Les gens voulaient que le domicile du meurtrier soit perquisitionné. En attendant, ils ont incendié son camion et son autobus mis sur cale. Ils ont encore projeté d’abattre ses bœufs. Après autorisation du tribunal, des représentants du fokonolona, les autorités et forces de l’ordre ont pu fouiller la maison en question. Ils ont trouvé des amulettes et d’autres objets non dévoilés pour le respect des procédures. « Cet homme [ndlr : le présumé criminel] et sa famille pratiquent les grigris. Ce serait la troisième fois qu’ils ont sacrifié un être humain. Il croupissait déjà un mois en prison à Antanimora pour meurtre. Cette fois, on s’en remet à la justice», assène un voisin. Le maire a rendu compte au fokonolona les actions entamées et a appelé au calme. Tout est maintenant rentré dans l’ordre. Le défunt sera inhumé ce jour à Manjakan­driana. L’enquête se poursuit.
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