Education - La grève illimitée maintenue


La rencontre avec le nouveau ministre de l'Éducation nationale a laissé les syndicalistes sur leur faim. Ils affirment le maintien de leur grève. Incertain. Des collégiens et lycéens à Antananarivo font le va-et-vient entre chez eux et leur établissement scolaire, presque tous les jours, en espérant que les cours reprennent, mais ils rentrent toujours bredouilles. « Il s'est préparé très tôt, ce matin, pour rejoindre son école. Mais là-bas, tout est fermé, et aucune indication pour informer les élèves de la réouverture de l'établissement n’est donnée. C'est vraiment regrettable », déplore Marie Jeanne Raharisoa, mère d'un collégien dans le district d'Avaradrano, hier. Les enseignants confirment le maintien de leur grève pour une durée encore indéterminée, et cela, malgré le remplacement du ministre de l'Éducation nationale et leur rencontre avec le ministre fraîchement nommé, Gatien Horace. Sa proposition de créer une cellule de crise avec le ministère des Finances et du budget (MFB), ainsi que les syndicats, pour étudier leurs revendications n'a pas satisfait. « Mais nous ne sommes plus à ce stade ! La révision de ces indemnités a été déjà décidée en 2016, avec le ministère de la Fonction publique et le MFB. Il ne reste à faire qu'appliquer », s'insurge Arsène Ratolojana­hary, président du Syndicat des enseignants à Madagascar-Nosy (Sempama Nosy). C'était dans la cour du ministère à Anosy, hier, durant la manifestation des enseignants après la passation de service entre Paul Rabary, le ministre sortant et le ministre entrant. Consensus Les enseignants réclament l'inscription de 400 000 ariary de plus dans leur bon de caisse, en guise d'indemnités de craie, de logement, et d'autres, mais aussi la hausse des enseignants à recruter pour la cinquième vague, le paiement de leur vacation, l'alignement de leur grille indiciaire. Gatien Horace admet qu'il est impossible, pour lui, de satisfaire toutes ces requêtes. « Je ne peux pas faire un miracle », indique-t-il. Il a, toutefois, mentionné qu'il va faire de son mieux pour que les examens officiels soient organisés suivant le planning. Gatien Horace espère que ses multiples rencontres avec ces syndicalistes vont aboutir à un consensus, pour que l'enseignement reprenne son cours normal. Il a, par ailleurs, promis la revalorisation des enseignants dans l'administration du ministère, autant au niveau central qu'au niveau des régions et des circonscriptions. « Nous allons voir comment rétablir la valeur des enseignants. Qui d'autres peuvent pousser le secteur de l'éducation à part les enseignants eux-mêmes ? », lance Gatien Horace. « C'est vrai que nous avons réclamé que le ministère soit géré par des enseignants, mais ce n'est pas la revendication générale du corps des enseignants », répliquent les syndicalistes qui précisent que la reprise des cours dépend d'une assemblée générale.
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