État de droit - Des avocats taclent le pouvoir


Les deux avocats ont vilipendé le non respect des lois. Ils requièrent, aussi, l'annulation du mandat d'arrêt contre le sénateur Lylison. Sans équivoque. Annoncé comme un groupe, hier, ils étaient finalement deux avocats à s'être présentés devant la presse, au Louvre Antaninarenina. Devant les journalistes, les deux personnalités ont descendu l'Exécutif et plaidé en faveur du sénateur Lylison René de Roland. « Le Président dévie de tout ce qu'il a déclaré durant son discours d'investiture. Par ailleurs, les responsables étatiques transgressent la Constitution », a déclaré maître Haja Rakoto­son, l'un des avocats d'hier. Selon les explications données par ce juriste, la lutte contre la corruption tant martelée depuis le début du mandat du président Hery Rajaonarimampianina, est loin d'être effective. Du reste, vis-à-vis de la Constitution, il soutient que le Chef de l'État a failli dans son rôle de garant de l'intégrité territoriale dans le dossier des îles éparses. Recours Toujours dans le cadre du non respect de la Constitu­tion par les responsables étatiques, maître Rakotoson ajoute que l'article 65 de la loi fondamentale dispose que le Premier ministre veille à l'Exécution des décisions de justice. Jusqu'ici, pourtant, celles relatives à réintégration des leaders syndicaux de la compagnie Air Mad restent lettres mortes. Réputé proche des tenants du pouvoir transitoire, les déclarations de l'avocat pourraient ne pas être dénuées d'une certaine subjectivité. Les arguments soulevés hier pourraient, néanmoins, trouver écho chez une partie de l'opinion. Outre torpiller le pouvoir, l'autre objet de la rencontre avec la presse d'hier a aussi été de défendre l'ancien commandant des Forces d'intervention spéciale (FIS). « Appeler à la tenue d'une ville morte n'est pas un crime. Il n'y aucune disposition légale qui l'interdit. Le Président doit respecter la liberté d'expression de chacun, car cela fait partie de ce sur quoi il a prêté serment », a soutenu, pour sa part, maître Lucien Ratoandromanana. Durant cette conférence de presse, les deux avocats, mettent en avant le contexte des fêtes nationales en appel au Chef de l'État pour l'annulation de la poursuite contre le colonel Lylison. « Vous avez déclaré lors de votre prestation de serment que vous êtes l'ultime recours vers lequel le peuple est en droit de se tourner, donc nous vous demandons d'annuler cette décision », lance maître Rakotoson. Garry Fabrice Ranaivoson
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