Relance - Le CREM avance la création de fonds


L’économie malgache a besoin de 1.4 milliards de dollars en investissement pour se relancer selon les estimations du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar. «Un Ariary d’investi, au moins un ari­ary de produit». Le Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (CREM) voit en la crise actuelle du COVID-19 une opportunité de mettre l’économie malgache sur les rails du développement une bonne fois pour toute. «Nous sommes d’avis que nous pouvons nous développer avec les forces que nous avons, notre savoir-faire, et nos richesses», lance l’économiste Rado Ratobisaona en marge de la venue du CREM, hier, au Sénat à Anosy. Pour le CREM, la conjoncture oblige Madagascar à se prendre en main. «Nous savons que les autres pays seront moins enclin à aider dans les prochaines années car le problème est planétaire. Tous les pays sont touchés», souligne-t-il. Le PCA du CREM, David Rakoto, a indiqué devant les sénateurs que l’économie malgache a besoin de 1.4 milliards de dollars en investissement public et privé pour décoller et pour atteindre une croissance de 7% au moins. C’est la base d’une croissance à deux chiffres, condition de l’émergence tant espérée, souligne-t-il. Fonds souverain D’après l’association la question est de savoir comment trouver de l’argent pour mobiliser les ressources productives du pays.«Si nous regardons parmi les grandes puissances, aucun pays ne cherche pas de fonds.Ils créent ces fonds pour la relance économique», indique Rado Ratobisaona. Le CREM estime qu’à court terme, il est possible d’utiliser la Banque centrale et le Trésor public pour sou tenir le secteur de privé à travers des canaux de transmission. Pour le moyen terme, l’association avance la création d’un fonds souverain. «L’idée est d’avoir une banque d’investissement pour permettre aux opérateurs d’emprunter facilement de l’argent et où les garanties nécessaires pour les prêts sont apportées par l’État», explique Rado Ratobisaona qui indique, toutefois, que cela nécessite un cadre légal strict pour le contrôle. Il évoque alors une brigade financière pour faire appliquer la loi. À la question du risque d’une tendance inflationniste liée à l’afflux de monnaie, il répond qu’il s’agit de créer de l’agent pour produire. «Tout repose sur la production que nous pouvons avoir avec l’argent ainsi créé. C’est là que le cadre légal et son application tire toute son importance», conclût Rado Ratobisaona. Le CREM entend porter ces réflexions au CCI Ivato face aux députés durant cette session parlementaire. De son coté, le président du Sénat Rivo Rakotovao s’est réjouit de l’intervention du CREM à Anosy hier. «Les réflexions du CREM vont donner de la matière aux débats entre les sénateurs sur la relance économique. De la même manière, nous allons inviter l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar) pour nous permettre d’avoir une idée sur les impacts de la pandémie sur l’éco­nomie et nous allons également recevoir les groupements économiques et sociaux».
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