Maux croisés


Une semaine décisive sinon cruciale pour le régime présidé par Andry Rajoelina. Au bout de laquelle, une décision devrait être prise. Il s’agit de poursuivre le confinement partiel, avec ses mesures restrictives, ignorées par les principaux concernés, ou revenir à la vie normale. L’une ou l’autre option expose les autorités politiques et sanitaires à des risques réels d’explosion sociale, sous-jacente d’une crise sanitaire. Poursuivre le système social actuel, imposé depuis le 21 mars, lèse quand même des acteurs économiques du secteur informel. L’État, sur le long terme, ne pourra indemniser, à tout va, tous ceux et celles qui sont victimes de ces dispositions de l’état d’urgence sanitaire. Car plusieurs personnes, vivant des activités autres que des taxis-be, des taxis-brousses, des taxis-villes, des prostituées, des lavandières … endurent, dans le silence, les effets nocifs induits du coronavirus. Les aides financières des bailleurs de fonds, si salutaires soient-elles, sont affectées à des soucis d’équilibres macro-économiques. Dettes et balance de paiement. Sans être ressenties par le commun des mortels. Incompréhensibles pour eux. Il est aussi vrai que l’hypothétique relance du tourisme, par exemple, dépendrait plus de l’évolution de la situation en France, en Italie, ou en Chine, et dans une moindre mesure au Japon, que de la fin de la pandémie à Madagascar. Tant que les frontières des uns et des autres seront fermées aux trafics aériens, il est inutile de prévoir une amélioration du taux d’occupation dans les chambres d’hôtels. Or, des grosses pointures ont étrenné leurs cinq étoiles ces derniers mois dans la capitale. Des investissements à retour lent qui mettraient du temps à se rentabiliser. Une des facettes des difficultés des filières économiques à gérer cette invasion du covid-19. Des voix commencent à s’élever alors qu’il est temps de privilégier la sauvegarde des emplois au détriment des préoccupations « salutaires et sanitaires ». Peu suivies par la majorité des Malgaches. Une issue de secours ouverte par Donald Trump. Il estime que perdre son poste de travail serait aussi mortel que d’être positif au coronavirus. Alors, la tentation de lever ces interdictions, visant à institutionnaliser les gestes barrières dans la vie de tous les jours, afin de rompre la chaîne de propagation, hante les nuits des décideurs politiques. Qui voient défiler dans leur interminable cauchemar un cortège de cercueils. Et des fausses… communes.
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