Réunion de crise sur le coronavirus - Fermeture ou pas des frontières ?


Le président de la République a conduit une réunion de crise sur le coronavirus, hier. À l’issue des échanges, les mesures étatiques face à la propagation de la pandémie seront connues ce jour.

Fermeture des frontières ou pas ? Verdict ce soir. Selon une communication partagée à la presse, hier, Andry Rajoelina, président de la République, annoncera durant une émission spéciale, ce soir la décision de l’État et toutes les mesures qui seront déployées, face au coronavirus. Une décision prise à l’issue d’une réunion de crise, au palais d’État d’Ambohi­tsorohitra, hier. Les membres du gouvernement directement concernés par la gestion de la crise, la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et les experts de l’académie de médecine ont pris part à la réunion d’hier. Sous la houlette du chef de l’État, il s’agissait de faire un point de situation et décider de la décision ainsi que des mesures idoines à prendre face à la propagation de la pandémie. S’exprimant pour la première fois sur le sujet, Andry Rajoelina s’est voulu rassurant d’entrée. « Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour protéger la population », déclare l’homme fort de la République, tout en insistant sur le fait qu’« il n’y a pas de cas de coronavirus à Madagascar ». D’une traite, il défend ainsi, que si la Grande île est épargnée par ce mal, jusqu’ici, c’est que le dispositif de prévention mis en place par l’État fonctionne. Prévenir l’entrée du virus Le Président reconnait, toutefois, que la pandémie s’est aggravée ces dernières 72 heures. Plusieurs cas de contamination ont, en effet, été déclarés dans plusieurs pays. En réponse, des gouvernements comme ceux des États-Unis, l’Inde et le Maroc ont décidé de fermer leurs frontières pour les personnes venant des nations où des cas de Covid 19, ont été déclarés. En ouverture de la réunion d’hier, le président de la République a rappelé que Madagascar a coupé les ponts avec la Chine et l’Italie lorsque l’alerte épidémiologique dans ces pays est passée au niveau 3. Un stade que vient d’atteindre la France. À 18 heures, hier, Andry Rajoelina a parlé de plus de deux mille huit-cents cas déclarés dans l’Hexagone. Le dernier point de situation publié par gouvernement français a publié un point de situation sur son site d’information sur le coronavirus, indique, toutefois, que l’épidémie se propage rapidement. À 19 heures, hier, plus de trois mille six-cent contaminations, dont soixante-dix décès ont été confirmées en France. Face à l’ampleur du mal et au risque qu’il implique, une certaine psychose gagne une partie de la population malgache. L’Hexagone est un des principaux lieux de départ ou de transit pour joindre la Grande île. L’annonce de cas de contamination à La Réunion, à quelques centaines de kilomètres des côtes malgaches, a même créé un vent de panique sur les réseaux sociaux. La préfecture de Sainte-Marie a même demandé au Premier ministre l’annulation des vols directs reliant la station balnéaire et La Réunion. Certains réclament carrément de vivre en autarcie, le temps que la pandémie s’apaise. Une contamination pourrait être catastrophique, étant donné la promiscuité qui règne dans les grandes villes du pays. À cela s’ajoutent les négligences en matière d’hygiène et l’insuffisance des infrastructures sanitaires et médicales. Durant une rencontre avec les membres du gouvernement en frontline de la gestion de la crise, jeudi, les députés ont aussi, « exigé la fermeture des frontières ». En réponse, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy Andriantongarivo, porte parole du gouvernement, a expliqué qu’une fermeture des frontières risque d’avoir des impacts économiques et sociaux tragiques pour le pays. Elle met en avant, notamment, que les Produits de première nécessité (PPN), sont majoritairement importés. À tête reposée, il y a ceux qui avancent que la fermeture des frontières suggérée ne concerne que les voyageurs de l’étranger. À entendre Andry Rajoelina, hier, le but est de « prévenir l’entrée du virus dans le pays ». La décision et les mesures qu’il annoncera ce soir, devraient alors, aller dans le sens de la prévention. « Une décision d’intérêt national ne se prend pas sur un coup de tête. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte, c’est la raison de cette réunion », tempère, néanmoins, le chef de l’État.
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