Épidémie - La rougeole tue un millier de personnes


Madagascar figure dans la liste des pays les plus touchés par la rougeole au niveau mondial. Plus de mille décès sur près de cent mille cas enregistrés, en six mois. Nombreuses pertes en vies humaines. Les chiffres sur la situation de la rougeole, publiés par le ministère de la Santé publique, hier, font froid dans le dos. La maladie tue mille cent quarante et une personnes, entre septembre 2018 et le 4 mars 2019. La plupart des victimes sont des enfants. Six cent trente sont décédées au niveau des formations sanitaires et cinq cent onze, au niveau communautaire. Dans cette même période, quatre-vingt-dix-huit mille quatre cent quinze cas sont notifiés et cent quatre districts sont déclarés en phase d’épidémie durant la neuvième semaine de cette année, c’est-à-dire entre le 25 février et le 4 mars. Dans ce rapport sur la situation de la rougeole, le ministère de la Santé publique a souligné la nécessité d’investigation des cas et des décès dans la région Sud-Est et Sud-Ouest ainsi que le renforcement de capacité des équipes d’intervention rapide. Dans ces deux régions, la rougeole a fait de nombreuses victimes au mois de février. Le maire de la commune d’Ambahikily, dans le district de Morombe a, par exemple, signalé, à la fin du mois de février, « au moins une trentaine de décès par fokontany ». A Nosiala Manakara, la maladie a fait de nombreuses victimes, dans le même mois. Nouvelle campagne de vaccination La faible immunité a causé cette flambée de rougeole sur le territoire national. Beaucoup d’enfants ne sont pas vaccinés ou mal vaccinés contre la rougeole. D’une part, des parents négligent ce vaccin effectué au neuvième mois de l’enfant. D’une autre, la politique nationale de vaccination est remise en cause. Les rappels de vaccin contre la rougeole ne sont pas inclus dans la liste des vaccins obligatoires, alors que plusieurs médecins recommandent au moins « deux rappels de vaccin contre la rougeole pour renforcer l’immunité de l’individu contre le virus ». Dans les pharmacies, ces vaccins s’achètent à plus de 100 000 ariary. Grâce à l’appui des partenaires comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) et l’Alliance Gavi, des campagnes de vaccination ont été menées depuis octobre 2018, au bénéfice des enfants de 9 mois à 9 ans. Résultat, l’épidémie est en régression. « Les cas de rougeole notifiés sont devenus très rares dans la ville d’Antananarivo, pour ne pas dire qu’ils n’existent plus. Sur les quinze centres de santé de base, il n’y a plus que onze cas suspects. Cette baisse importante des cas est constatée depuis la campagne de vaccination, en janvier », souligne le Dr Hanitra Randrianarison, médecin inspecteur d’Antananarivo-ville. La troisième phase de riposte vaccinale est en cours. La campagne s’effectuera dans les soixante-sept districts qui n’ont pas encore bénéficié de cette riposte vaccinale, à partir du 25 mars.
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