Démission - Qui va succéder à Herilaza Imbiki?


Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Herilaza Imbiki, impliqué dans des vidéos relatives à des affaires de corruption a remis sa démission vendredi. La présidence l’a « constatée ». Une évidence. Après avoir été secoué depuis plusieurs jours par une série d’enregistrements vidéos relatives à des affaires de corruption, diffusées sur les réseaux sociaux , le ministre de la Justice, garde des Sceaux Herilaza Imbiki a fini par remettre sa démission vendredi. Dans une première vidéo, le ministre aurait réclamé cent millions ariary chacun à des individus pour ne pas se faire arrêter. Les clients marchandent par l’intermédiaire d’une dame nommée Raissa qui appelle le ministre pour une discussion avec l’un des clients. Une deuxième vidéo relate des discussions où un certain Marc Ahtion lui réclame la restitution d’une somme de deux milliards ariary. Le ministre répondait au téléphone qu’il n’avait pas l’argent sur lui et qu’il l’avait déposé chez un proche. Il avait d’abord tenté de se justifier au cours d’une conférence de presse argumentant que l’histoire de 2 milliards d’ariary qu’il aurait encaissé selon une vidéo où il discutait avec un certain Marc Ahtion par l’intermédiaire de Raissa Razaivola, la femme objet d’un avis de recherche de la police pour tentative de meurtre était relative à une vente de terrain à Sainte-Marie qui n’avait pas abouti. Une lettre de reconnaissance de vente de la part de Marc Ahtion a été publiée sur les réseaux sociaux mais n’avait aucun caractère officiel. Deux faits accablants qui ont fini par l’emporter. Au cours de la conférence de presse tenue à Faravohitra, l’ancien ministre Herilaza Imbiki avait déclaré qu’il n’allait pas démissionner et qu’il mettait son sort entre les mains du président de la République. Un poids Selon des sources autorisées, il a eu un entretien avec le Président et le Premier ministre dans la journée de jeudi. Et il n’était plus présent au conseil du gouvernement et des ministres. Sa démission a été constatée par la présidence et la primature. Une sortie honorable pour celui qui a toujours soutenu ce régime contrairement à certains ministres limogés sur le champ sitôt le scandale découvert. Le gouvernement et le pouvoir ont préféré se débarrasser d’un poids qui vient compliquer une situation délicate. Les scandales à l’interne se multiplient dangereusement et viennent se greffer aux difficultés sociales de la population sur les nerfs avec le coronavirus, l’insécurité, la hausse des prix, les inondations, le délestage, la coupure d’eau à affronter au quotidien. Est-ce qu’il y aura une enquête sur ces affaires de corruption flagrante ? Jusqu’ici il n’y a pas eu d’enquête sur les scandales impliquant des ministres. Mais cette fois, il s’agit du ministre de la Justice. Sa démission vaut déjà un meaculpa. Un limogeage aurait mieux éclairé les intentions du gouvernement. Si on n’ouvre pas une enquête, ce sont tous les efforts de lutte contre la corruption qui tombent à l’eau. Il sera difficile par la suite de tenir de beaux discours. Et les institutions de lutte contre la corruption, dont on ne comprend pas le silence, auront perdu toute crédibilité. Reste à savoir maintenant qui va succéder à Herilaza Imbiki ? Pour le moment, c’est la ministre du Travail, de l’emploi, de la fonction publique et des lois sociales Gisèle Ranampy qui assure l’intérim. Il ne faut pas croire que la corruption n’existait pas avant lui et n’existera pas après lui. Il a eu l’imprudence de se faire enregistrer. Le fait est que dans le monde de la magistrature, on sait très bien qui fait quoi. Tout le monde se connaît et une partie de l’opi­nion en sait des choses. On se trouve à un tournant où le mot assainir la justice revêt tout son sens après tous ces scandales. On sait également et très bien qu’il existe des magistrats de vocation et non pas par nécessité qui peuvent très bien redorer le blason de la Justice. On a beau ressasser qu’il faut redonner à l’opinion la confiance en la justice, on échouera si on ne met pas l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut.
Plus récente Plus ancienne