Afrique du Sud - L’extradition des trois malgaches examinée


L’affaire de trafic d’or aux Comores défraye les chroniques en ce début d’année. Elle rappelle un autre dossier en suspens, celui des 73,5 kilos d’or saisis en Afrique du Sud. À l’étude. Voilà où en est la demande d’extradition des trois Malgaches arrêtés à l’aéroport de Johannesburg, le 31 décembre 2020, avec une cargaison de 73,5 kilos d’or. Le dossier Afrique du Sud a été replacé au devant de la scène par l’affaire des 49 kilos d’or saisis aux Comores, le 28 décembre. Les deux affaires ont, en effet, plusieurs similitudes. Il y a notamment les mêmes présumés membres du réseau de trafiquants, le même mode opératoire et surtout, la même société sise à Dubaï, qui serait «le propriétaire» des cargaisons d’or saisis. Dans ces deux dossiers, Madagascar a réclamé l’extradition des ressortissants malgaches qui ont été arrêtés et le rapatriement des métaux précieux. Pour le dossier Afrique du Sud, le ministère des Affaires étrangères est le point focal. La raison est qu’il n’y a pas d’accord d’entraide judiciaire entre la Grande île et la nation arc-en-ciel. Aussi, des négociations diplomatiques se sont imposées, en parallèle aux démarches judiciaires, afin d’obtenir l’extradition des trois présumés contrebandiers et le rapatriement des lingots d’or. Jusqu’ici pourtant, la requête des autorités malgaches semble être au point mort. La question au sujet de l’affaire des 73,5 kilos d’or s’est alors imposée durant une conférence de presse donnée par Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères, hier. Répliquant du tac au tac, le chef de la diplomatie malgache a affirmé que «l’extradition a été acceptée par les autorités sud-africaines». Cela fait près d’un an pourtant que la concrétisation de cette extradition est attendue. Un an et pas de réponse Dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères a expliqué cette longue attente par la complexité de la procédure judiciaire anglo-saxonne qui est appliquée par la justice sud-africaine. À entendre les mots de Patrick Rajoelina, l’extradition des trois Malgaches arrêtés à l’aéroport de Johannesburg aurait le feu vert des autorités étatiques sud-africaines. Que la concrétisation n’attendrait plus que «les longues» formalités judiciaires soient terminées. Rafaravavitafika Rasata, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a renchéri sur les propos de Patrick Rajoelina. Elle a ajouté que «c’est le président de la Républi­que sud-africaine en personne, qui a accusé réception de la demande d’extradition. Je pense qu’une fois ces procédures judiciaires bouclées, nous aurons une réponse assez rapidement». A entendre les différentes déclarations d’hier, au siège de la diplomatique malgache, à Anosy, la demande d’extradition n’est visiblement pas encore actée. Aussi lourdes soient les procédures que doit suivre la justice sud-africaine, le fait est qu’il n’y a pas eu d’extradition un an après la demande intrigue. Au final, une information distillée en milieu d’après-midi indique qu’officiellement, «l'Afrique du Sud accepte d’examiner la demande», faite par Madagascar. Plus d’un an après les faits donc, la requête de la Grande île est toujours à l’étude. Accordée ou non, l'extradition des trois Malgaches arrêtés à Johannesburg appartient à la justice sud-africaine. Les autorités judiciaires de la nation arc-en-ciel sont réputées être pointilleuses sur les dossiers d’extradition. Il y a, par ailleurs, la question du rapatriement de l’or. Ce qui est une autre paire de manches. Surtout que dans les paperasses présentées par les présumés trafiquants, à l’aéroport de Johannesburg, figure une facture indiquant que l’or saisi aurait été acheté au Mali. Bien que l’authenticité de ce document ait déjà été réfutée par la direction générale de la douane, la demande de rapatriement des métaux précieux, tout comme l’extradition des trois larrons, est toujours sans réponse.
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