Revendications des enseignants - La grève s’étend dans plusieurs écoles publiques


Des enseignants entament leur deuxième semaine de suspension d’activités. De nouveaux viennent grossir leur rang. Ils sollicitent l’intervention du chef d’État. La voix des grévistes gagne à la grande salle du lycée moderne Ampefiloha. Ses enseignants, en grève depuis une semaine, ont passé au vote, hier. Cinquante sept sur les quatre vingt sept votants ont opté pour la continuation de l’arrêt du travail. «Ouais ! ». Tel est le cri de victoire de quelques-uns, dont des enseignants d’autres établissements scolaires publics à Antananarivo qui sont venus grossir leur rang. Cette décision a été applaudie. « Ce n’est pas une question d’argent, mais de dignité. Nous n’avons pas touché notre vacation depuis 2018, malgré cela, nous avons continué à travailler. Cette fois-ci, les enseignants se sentent humiliés. Nous sommes des fonctionnaires, mais nous sommes les seuls à ne pas bénéficier des primes pour les fonctionnaires. C’est regrettable », protestent les concernés. À part les enseignants du LMA, ceux du lycée Nanisana, des collèges d’enseignement général (CEG) d’Anosibe, d’Antanimbari-nandriana, de Tsimbazaza, d’Ambohimanarina, d’Itaosy, d’Amboatavo et de l’École primaire publique (EPP) d’Itaosy ont fait la déclaration de suspension d’activités pendant une semaine. Le lycée Analamahitsy a, également, fait rentrer ses élèves. Les cours sont, aussi, suspendus pendant 48 heures, dans les lycées techniques, où un mouvement de contestation a été constaté dans l’enceinte du lycée technique à Mahamasina. « Nous réclamons le versement des primes de 65 000 ariary, le paiement des salaires des employés de courte durée et des vacataires tous les trois mois ainsi que l’inscription des indemnités de 50 000 ariary dans le bon de caisse, dès ce mois de janvier. Que la ministre tire les choses au clair, ce n’est pas grâce à elle qu’on a joui de cette indemnité. C’est acquis depuis nos mouvements de revendications avec les soixante treize députés, en 2018», insiste le porte-parole des enseignants à Mahamasina. Appel au chet d’État La décision est claire pour eux. Les activités ne reprennent, qu’une fois cette question de primes, clarifiée. « Notre ministère n’arrive pas à dénouer le problème. Nous faisons appel au chef d’État d’éclaircir ce sujet », sollicitent les enseignants. Une source auprès de la Présidence d’indiquer « ce n’est pas au Président d’apporter des explications. Il a juste pris l’initiative d’octroyer des primes aux fonctionnaires. C’est au niveau de chaque ministère de les gérer». Les fonctionnaires des autres ministères, y compris les agents du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, ont reçu les primes de 65 000 ariary ou un panier garni d’une valeur de 65 000 ariary. Les enseignants, eux, n’ont reçu que « des miettes », des sommes variant autour de 2 500 ariary et de 9 300 ariary. « Dans un établissement scolaire, il y a des fonctionnaires, mais il y a aussi des non fonctionnaires, des vacataires et des suppléants. Supposons qu’il y ait dix enseignants dans une école dont seulement quatre fonctionnaires, nous ne pouvons pas abandonner les non fonctionnaires. C’est ainsi que nous avons insisté à ce que l’argent soit utilisé pour organiser une fête, pour qu’il y ait plus de cohésion. Cette cohésion est en train de se dissoudre », explique une source auprès du ministère de l’Education nationale. Avec ces réactions, les contradictions s’amplifient. La ministre de l’Éducation nationale Marie Thérèse Volahaingo a soutenu que les primes n’étaient pas attribuées aux enseignants, mais aux agents du ministère central uniquement. Les « victimes » insistent que même si on a départagé la somme de 65 000 ariary à tous les enseignants, non fonctionnaires compris, elles n’auraient touché que 9 000 ariary.
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