Lutte contre le kidnapping - L’application de mesures préventives suggérée


Le kidnapping a été l’objet d’un mémoire de 3e cycle au CEDS, hier. L’impétrant  a mis en avant l’importance de la prévention dans la lutte contre le phénomène. Prévention, anticipation. Il s’agit des mots clés du mémoire de 3e cycle présenté par le commissaire Whenss Ostrom, ancien chef de la brigade criminelle, hier, au Centre d’étude diplomatique et stratégique (CEDS), Androhibe, hier. Tablant ses recherches sur le thème « Lutte contre le phénomène du kidnapping : enjeux et défi pour Mada­gascar », le commissaire de police a souligné l’importance de la prévention pour prendre l’ascendant sur les malfaiteurs. Il avance ainsi dans ses propositions la responsabilisation des citoyens dans la lutte contre les infractions, notamment, le kidnapping. À l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays, Il suggère l’élaboration d’une « convention d’alerte ». Il s’agirait d’une convention collective dans laquelle les citoyens sont sensibilisés sur les procédures d’alerte à suivre en cas d’infraction. Parmi les actions en amont pour prévenir les kidnappings, l’auditeur du CEDS a, également, soulevé l’opportunité de renforcer les programmes de formation dans les écoles de la magistrature et des forces de l’ordre, ainsi que la valorisation des renseignements. S’agissant des renseignements, la dimension internationale a été mise en exergue, étant donné qu’en milieu urbain, les victimes des rapts sont, en majorité, des ressortissants étrangers. Au regard de l’agencement des idées présentées durant la soutenance d’hier, la prévention devrait compenser l’insuffisance des moyens dans la lutte contre le kidnapping. Remarque « Les opérations coup de poing et les mesures dissuasives sont nécessaires pour mettre un cran d’arrêt, lorsque le phénomène atteint un seuil critique. Maintenant qu’on a repris en main la situation, il faudra penser à long terme. Le but n’est pas juste que la population soit en sécurité, mais surtout qu’elle soit en paix », a expliqué le commissaire Ostrom, durant un entretien suivant sa soutenance. Il propose, néanmoins, des mesures à appliquer en aval de la lutte contre le kidnapping. Il suggère l’adoption d’une législation plus sévère et la création d’une unité anti-kidnapping plus structurée. Il avance, par ailleurs, que les Officiers supérieurs de police judiciaire (OSPJ), chargés de la lutte contre les rapts aient plus de compétence, notamment, dans le suivi et contrôle des personnes prévenues ou reconnues coupables de kidnapping, après leur sortie de prison. L’origine des armes utilisées par les malfaiteurs, la politique pénale, le statut juridique de l’association des Français d’origine indienne à Madagascar, les obstacles rencontrés durant les enquêtes, le corporatisme et la nécessité de la réforme de la législation ont été traités dans le mémoire soutenu hier. Le général Dominique Rakotozafy, ancien ministre de la Défense nationale, qui a présidé le jury d’hier, a fait la synthèse des travaux de l’impétrant. Dans sa prise de parole, le général Dominique Rakotozafy, ancien ministre de la Défense et président du jury, a fait la remarque selon laquelle, « tout ce qui a été dit touche à un problème de coordination institutionnel et non opérationnel. Le rôle des uns et des autres, n’est pas clair. Suggérer la mise en place d’une architecture de sécurité pour vraiment savoir qui fait quoi aurait été intéressante. Les Forces de défense et de sécurité sont, en principe, des exécutants. Pour l’heure, pourtant, ils sont à la fois concepteurs, exécutants et contrôleurs ». Parmi les examinateurs, Ranary Roberson Rakoto­navalona, ancien procureur général de la Cour suprême, s’est fait porte-voix de l’assistance en lançant, « est-ce que l’État joue-t-il pleinement son rôle dans la lutte contre le kidnapping ? ». Une question qui, malgré la franchise académique, a visiblement, déconcerté l’impétrant.  
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