Jaojoby Eusèbe - Commandeur, Roi et Amoureux inconditionnel de la culture malgache


Jaojoby Eusèbe s’illustre depuis un demi-siècle maintenant comme un monstre sacré de la scène culturelle nationale et internationale. Toujours aussi humble, mais également d’une grande fierté pour son parcours musical plus que fédérateur et exceptionnel. Un homme de valeur, qui sait tout aussi bien promouvoir les valeurs de cette musique qu’est le « Salegy » sur la scène internationale, Jaojoby Eusèbe est tout ce qu’il y a de plus valeureux pour la culture malgache. Ainsi, « Commandeur » est désormais un titre mérité pour celui que l’on a fièrement baptisé « Roi du Salegy ». Fort d’une énergie qui lui est propre, c’est du haut de ses 65 ans que Jaojoby continue d’enchanter à travers ce genre typique de la Grande île qu’il a fait sien. Un artiste au corps svelte, à l’allure constamment jovial, chaleureux et taquin sur les bords, il a fait de la scène culturelle malgache son terrain de jeu depuis cinquante belles années. Ce week-end, c’est dans son palais le Jao’s Pub à Ambohipo que le roi festoie avec ses convives pour célébrer ce jubilé passé à émerveiller un public de tous horizons et de toutes les générations. L’occasion pour la ministre de la Communi­cation et de la culture, Lalatiana Andriantongarivo de surprendre son glorieux aîné et de l’élever au rang de « Commandeur de l’Ordre national ». « J’en suis plus que ravi, mais surtout je suis très fier qu’on reconnaisse ainsi ma valeur et celle de ma musique. Bien au-delà d’être une consécration pour moi et ma carrière, c’est surtout là une consécration pour cette musique que j’aime tant, le Salegy » nous confie Jaojoby en interview. Il était un 11 octobre 1970 dans la ville d’Antsiranana dans le Nord de l’île, un jeune garçon se découvre alors au public et sans trop le savoir à ce moment-là, il entama un parcours musical qui allait bouleverser sa vie. Jaojoby, à lui tout seul, illustre tout au long de ce demi-siècle de carrière qu’il a entrepris, une véritable révolution dans le paysage musical national. Fier porte étendard de Madagascar partout où il s’est produit, quasiment sur les cinq continents, il symbolise également l’unité, la solidarité et la fraternité malgaches. « Les mélodies de la joie et de l’allégresse également, le Salegy mérite amplement cette reconnaissance qu’on lui attribue » souligne Jaojoby. Avec une bonne dizaine d’albums au compteur depuis 1976 où il s’affirme parmi les fers de lance du label Discomad avec « Tsaiky joby », jusqu’en 2012 où il se voit même être produit à l’étranger par Buda Musique avec « Mila anao », le Roi du Salegy a littéralement aboli les barrières culturelles entre les régions à travers sa musique. Pionnier du genre, c’est grâce à lui, que la catégorie dite « tropical » règne actuellement sur la scène musicale nationale. Un roi et non un chevalier On retiendra toujours de la légende que le roi Arthur est celui qui était l’aimé de son peuple, armé de son épée Excalibur. Tandis que le chevalier Lancelot, fort de sa bravoure et de sa fidélité, veillait uniquement sur le roi. Qu’on se le dise, il en est de même pour le roi Jaojoby Eusèbe, qui avec son « Salegy » intemporel fédère des millions de mélomanes. « Je suis un roi et non un chevalier ! » nous rappelle-t-il en évoquant de manière anecdotique l’épisode de cette cérémonie officielle en 2017, où on l’a promu au rang de « Chevalier de l’Ordre national » au lieu de « Commandeur de l’Ordre national ». Car Jaojoby c’est aussi cela, un fort caractère avec lequel il s’impose et qui retranscrit avec vivacité son engagement envers la promotion de la culture. Son charisme n’a ainsi d’égal que son dévouement à valoriser comme il se doit son talent. Du haut de ses 65 ans et de ses 50 ans de scène, il est certes de plus en plus rare d’entendre de nouvelles compositions de la part du Roi du Salegy. Ceci-dit, il tient à rassurer ses inconditionnels, Jaojoby reste aussi créatif qu’à ses débuts, la preuve en est ses nombreuses collaborations lors de ces dernières années, comme celle avec le Tana Gospel Choir, mais surtout récemment sa fameuse reprise de « La ballade des gens heureux » adoubée par Gérard Lenorman lui-même. Ce fameux 11 octobre, il était prévu qu’il le célèbre à Antsiranana, malheureusement cela ne s’est pas fait. Mais il peaufine quand même un grand événement pour une date toute aussi historique. Ce 14 octobre, Jaojoby sera sur la scène du Libertalia Park pour un concert exclusif, marquant aussi son grand retour. Ne s’endormant pas sur ses lauriers, le roi avoue peaufiner aussi un nouvel album en accord avec son jubilé, en un mot « Aoe ! ».
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