Accueil » Editorial » Le monde à l ’enfer
Editorial

Le monde à l ’enfer

Si ce n’est pas l’apocalypse, cela y ressemble. Les images du Maroc après le passage d’un puissant séisme d’une puissance de 6,2 à l’échelle de Richter sont insupportables. Dans le passé, on n’a pas souvenance d’un tel désastre en Afrique depuis 40 ans. Après la tragédie d’El Asnam (Algérie), anéantie avec ses villages limitrophes par un violent séisme d’une puissance de 7,2 à l’échelle de Richter, faisant 2632 victimes en 1980, c’est la première fois que l’Afrique est secouée par un tel drame. Le Maroc, un des pays les plus prospères en Afrique dont la croissance économique ne cesse de grimper est groggy par le choc. Même s’il y a eu d’autres secousses dans le passé, personne ne s’attendait à l’ampleur du drame. Pas loin du Maroc, la Libye en proie à une guerre civile depuis plusieurs mois, a été quant à elle secouée par des inondations meurtrières. Là aussi, c’est du jamais vu dans un pays où la précipitation est rarement généreuse. La Libye prend le relais aux pays de la Méditerranée ainsi qu’à la Turquie et l’Inde, victimes de graves inondations.

Si les secousses telluriques n’ont aucune origine climatique et sont absolument prévisibles, le dérèglement climatique est tout à fait les conséquences des actions humaines. Pas plus tard que cette année, les petits pays, dont Madagascar, ont réclamé le règlement par les pays pollueurs de 100 milliards de dollars pour sauver ce qui peut encore l’être. Le monde met du temps à exécuter les résolutions prises lors des éditions précédentes des COP (Conférence of the Parties) depuis 1995. Ironie de l’histoire, le dernier COP a eu lieu en novembre 2022 à Charm el Cheik, en Afrique du Nord. Les conséquences des changements climatiques sont également ressenties en Europe, secouée par une canicule sans précédent et des inondations dévastatrices. Madagascar subit déjà les impacts du dérèglement climatique causé par une désertification exponentielle. Les sources d’eau tarissent et on a de plus en plus de problème pour approvisionner la population en eau potable. Le problème se pose également de façon cruciale dans les îles de l’océan Indien, à l’image de Maurice, La Réunion, Les Seychelles et Mayotte. Pour le moment, il n’y a pas de solution miracle. Le projet de reboisement de 60 millions d’arbres annoncé en 2019 semble marquer le pas. Le monde continue sa descente aux enfers en attendant un hypothétique miracle.

Commenter

Ce formulaire recueille votre nom et adresse e-mail afin que nous puissions valider votre commentaire. Veuillez consulter notre politique de confidentalité afin de prendre connaissance sur la façon dont nous protégeons vos informations.
Je consens à ce que L'Express de Madagascar collecte mon nom et email..

Cliquez pour commenter